Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a levé le voile, hier, sur les importations «spécial Ramadhan» de l'Algérie. Pour répondre à la demande du marché, le gouvernement prévoit l'importation de 30 000 tonnes de poudre de lait, 10 000 tonnes de viande ovine fraîche, 1 000 tonnes de citron ainsi que des quantités importantes de légumes secs (lentilles, pois chiches, riz…). Ces opérations d'importation -qualifiées de substitution- seront confiées à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et la Société de gestion des participations pour les productions animales (SGP Proda). «Pour plus de précautions, en plus des stocks constitués habituellement par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), le gouvernement a demandé à cet office d'importer 30 000 tonnes de poudre de lait supplémentaires aux stocks habituels pour le mois de Ramadhan durant lequel la demande en produits laitiers augmente», a déclaré M. Djaaboub en marge de la réunion sectorielle de travail d'évaluation tenue au siège de l'Algex. Plus rassurant, le ministre dira que «le lait en sachet restera disponible au cours de Ramadhan prochain au prix de 25 DA». Le ministre a par la suite abordé les mesures prises lors d'un conseil interministériel dans l'objectif de réguler le marché et assurer la disponibilité de certains produits comme les viandes rouges ovines et bovines durant ce mois sacré. Djaaboub a indiqué, à cet effet, que le gouvernement a instruit la Société de gestion des participations pour les productions animales (SGP Proda) d'importer 5 000 tonnes de viandes congelées ovines et bovines qui seront distribuées à travers ses points de ventes ou les céder à des agents agréés, entre commerçants de gros et de détail. Le ministre ajoutera que «des stocks de viandes blanches locales seront constitués prochainement par la SGP Proda dans le cadre de ces mesures». Une mesure d'exception a également été prise par le ministère du Commerce. Elle consiste à autoriser les opérateurs privés d'importer environ 10 000 tonnes de viande ovine fraîche. Des licences d'importation de viande seront ainsi accordées aux opérateurs privés. Tout en rappelant que l'importation de viande est interdite sauf autorisation préalable délivrée par les autorités concernées, M. Djaaboub a révélé que le ministère de l'Agriculture a entamé l'octroi de licences d'importation aux opérateurs privés pour les viandes fraîches. Autre détail livré par le ministre, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a également été chargé d'élargir ses activités en procédant à l'importation, au stockage et à la distribution de légumes secs. A. Y. La faute au consommateur et à la… technologie «Les prix sont libres et qu'il n'est pas question de revenir aux prix administrés. La hausse des prix a touché uniquement les fruits et légumes hors saison cultivés sous serre. Avec le développement technologique, les fruits et légumes sont constamment disponibles et les consommateurs veulent les consommer à longueur d'année et au même prix, provoquant une flambée des prix de certains fruits et légumes.». C'est l'explication, pour le moins déroutante, qu'a donnée, hier, M. El Hachemi Djaaboub, au sujet de la flambée des prix des fruits et légumes. «Nous n'avons ni l'intention ni la faculté de demander à un commerçant de vendre à tel ou tel autre prix. Les prix sont libres et il n'est pas question de revenir aux prix administrés», arguera-t-il. Pour Djaaboub, «il est impossible que les primeurs et les produits agricoles d'arrière-saison soient cédés au même prix que ceux des produits de saison».Pour acheter des fruits et légumes moins chers, il faudrait un autre comportement du consommateur et une technologie d'un autre âge. C'est la nouvelle recette de Djaaboub. A. Y.