A l'instar des consulats de France à Annaba et à Oran, le consulat général à Alger instaurera à partir du 1er octobre prochain la prise de données biométriques lors des dépôts de demandes de visas. Selon le consul général, Francis Heude, rencontré hier à Alger, cette mesure sera accompagnée, pour la circonscription consulaire d'Alger, par une externalisation de l'accueil des demandeurs de visa, du dépôt du dossier et de la restitution des passeports. Ces services seront confiés à une société française, Telesmart International, qui a déjà fait ses preuves auprès du consulat français à Pékin, en Chine, avec « 98% de satisfaits ou de très satisfaits, selon un sondage client », précise M. Heude qui espère ainsi « déminer la question redondante du visa » et en finir avec les aspects « contraignants et négatifs » de la procédure. ` Cette nouvelle structure, qui sera domiciliée à Ben Aknoun avec une capacité d'accueil de 700 personnes par jour, favorisera, selon le consul de France, des « conditions confortables » aux demandeurs de visas. Le volume de demandes, selon le consul français, plafonne à environ 100 000 pour 2008, avec un taux de refus de 35 à 36%. Le consulat gardera ses prérogatives pour instruire les demandes, prendre la décision de l'octroi ou du refus et délivrer le visa. Seuls les visas pour une prise en charge médicale ou à titre humanitaire seront traités en amont et en aval au consulat. La nouvelle organisation permettra une prise de rendez-vous, dans un délai ne dépassant pas les 72 heures, par internet ou par téléphone (un numéro non surtaxé, un 021). L'objectif pour 2009 est de ramener ce délai à 48 heures. Le paiement sera effectué dans les locaux de ce nouveau service par espèce, ce qui économise le coût du chèque de banque (environ 13 euros, 1000 DA). Aux 60 euros de frais de visa (5550 DA) s'ajoutent 23 euros (2100 DA) pour la prestation de service de la nouvelle structure qui emploiera une centaine de personnes. Au dépôt du dossier de visa, le demandeur ne devra passer qu'une demi-heure maximum au niveau du guichet du prestataire dont le rôle s'arrête à la réception du dossier et à la vérification qu'il est complet. Le passeport, après étude au niveau du consulat, sera retiré auprès de cette nouvelle structure ou envoyé au titulaire par courrier rapide, après un délai de traitement n'excédant pas 5 à 6 jours ouvrables. Les personnes peuvent être informées par e-mail ou par sms de la remise à disposition de leur passeport. Ces nouvelles mesures permettent également un suivi, sur internet et grâce à un code identifiant, de l'état d'avancement du dossier. Cette double nouveauté, qui est la biométrie et l'externalisation, pourrait encourager les services consulaires français à ouvrir, d'ici deux ou trois ans, des guichets de proximité à travers plusieurs régions de l'intérieur du pays. Par ailleurs, l'informatisation des dossiers et la répartition des missions entre le consulat et le prestataire permettra une étude plus approfondie des dossiers de demande et un allongement de la durée des visas de circulation (jusqu'à quatre ans alors que la limite de validité actuelle est de deux ans), malgré « l'absence de réciprocité du côté algérien », précise-t-on.