Le 20 juin, soit 24 heures à peine après les premiers essais à blanc, sera lancée en Algérie, premier demandeur de visa Schengen au monde, l'expérimentation de la délivrance de visas biométriques au consulat général de France à Annaba. Présidée par Francis Heud, consul général, cette opération est conduite par la France et la Belgique. Elle devrait durer six mois, période à l'issue de laquelle sera établi et transmis un bilan au siège de l'Union européenne à Bruxelles. Les résultats serviront de base pour la généralisation éventuelle de la procédure par les pays européens d'ici à 2007. Avec une moyenne de 3300 visas/mois accordés, l'amélioration et l'humanisation de ses capacités d'accueil, notamment l'ouverture d'une salle d'attente climatisée, le consulat général de France à Annaba a été retenu au titre de région-pilote de cette expérimentation déjà appliquée à Bamako, Colombo, Minsk, San Francisco, Lubumbashi et Washington. « La biométrie consiste à mesurer les données physiques propres à chaque individu pour permettre son identification de manière certaine. Cette technologie constitue une protection efficace contre les usurpations d'identité et la fraude documentaire engendrée par le vol des documents de voyage. Elle permet également de lever rapidement un doute éventuel sur l'identité de telle ou telle personne et d'assurer une plus grande fluidité des contrôles », indique le communiqué de presse émis par la représentation diplomatique française à Annaba. Selon M. Heud, cette procédure de visa biométrique ne concerne pas les opérateurs économiques jouissant du système de la « valise », à l'exemple des adhérents des Chambres de commerce, des professionnels de la santé, des universitaires, des journalistes... Intégrées au processus actuel de délivrance de visas, les données informatiques relatives aux empreintes des dix doigts, à la photographie et à la vignette du visa et induites par la procédure biométrique seront automatiquement transférées vers une base de données du ministère de l'intérieur. Alors que la prise d'empreinte se fait au moment du passage du demandeur devant le guichet, la vérification se fera dans l'espace Schengen. C'est à partir de là que, reliées à la base de données, les autorités de la police de l'air et des frontières vérifient immédiatement si la personne qui se présente correspond à celle dont les empreintes sont enregistrées et à qui le visa a été délivré. Tout en précisant qu'aucune donnée biométrique n'est conservée à Annaba, le communiqué souligne la remise par le demandeur d'une photo récente et ressemblante car appelée à être imprimée sur le visa. « Durant l'expérimentation, les titulaires de visa biométrique emprunteront un couloir qui leur est réservé pour un accès rapide sur le territoire par les aéroports de Paris, Lyon, Marseille ainsi que par le port de Marseille. La procédure de contrôle des documents est identique, mais facilitée par la rapidité inhérente au système de vérification des empreintes digitales », a précisé le consul général de France.