Un important contingent des forces de l'ordre a été déployé, tôt dans la matinée d'hier, pour éviter un éventuel dérapage après les mécontentements exprimés par près de 200 familles exclues des listes des bénéficiaires de l'opération de relogement qui a touché la deuxième tranche du lieudit Aïn Asker, dans le quartier du Bardo. La tension est montée d'un cran à 10h, lorsque des dizaines de personnes ont fermé la route menant vers la gare routière Est, protestant contre la fermeture du bureau de dépôt des recours installé à l'école primaire Okba Ibn Nafaâ. Il a fallu de peu pour que le mouvement dégénère en véritable émeute, n'était l'intervention rapide des services de l'ordre. Les protestataires ont accusé ouvertement la commission de recensement de l'APC de Constantine d'avoir introduit les noms de personnes étrangères au quartier. Pour preuve, 102 noms ont été rayés de la liste, selon les déclarations du chef de daïra à la presse. Ce qui confirme les irrégularités qui ont marqué une opération menée à la hussarde et dans une opacité totale, alors que la date du relogement a été fixée à quelques jours seulement du mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire. La colère qui couve actuellement au quartier du Bardo risque de mener vers un véritable embrasement de la situation, surtout que le problème des propriétaires n'est pas encore résolu. Ces derniers semblent décidés à ne pas quitter leur demeure jusqu'à la régularisation de leur situation par l'octroi d'un logement et le versement d'une indemnisation. Une nouvelle affaire risque de retarder pour des mois les travaux de réaménagement du site du Bardo, prévu pour accueillir de nombreux projets inscrits dans le programme présidentiel.