Après une relative accalmie qui a suivi trois jours d'affrontements entre les forces de l'ordre et des habitants du quartier populaire de Bardo, durant une opération d'évacuation musclée, plus de 50 familles ont tenu dans la matinée d'hier un sit-in devant la cabinet du wali de Constantine pour protester contre leur mise à l'écart. Ces familles, qui estiment être injustement exclues des listes des 346 bénéficiaires, ont réclamé leur relogement, surtout qu'elles ont reçu des promesses que leurs cas seraient étudiés de la part du chef de daïra qui, rappelons-le, préside la commission de recours, celle-là même qui a rétabli plus de 50 familles dans leurs droits depuis le lancement de l'opération, il y a une semaine. Les familles, qui logent depuis plusieurs jours sous des tentes à Bardo dans des conditions difficiles, après la démolition de leurs bâtisses, soutiennent encore qu'elles habitent le quartier depuis des années et dénoncent les pratiques frauduleuses des commissions de recensement qui ont procédé à des attributions au profit des gens étrangers à Bardo, fustigeant au passage le mauvais comportement du chef de cabinet du wali qui a refusé de recevoir leurs doléances malgré les promesses du chef de daïra de Constantine. Rappelons que la deuxième phase d'évacuation des familles de Bardo pour la démolition des habitations, marquée par une série de défaillances, a provoqué une vague de mécontentement suivie par le dépôt de centaines de recours, dont la majorité sont toujours en instance.