Il n'y a rien d'étonnant de constater la hausse subite des prix des produits alimentaires, des viandes, des fruits, des légumes à la veille et durant le mois de Ramadhan. De même que ceux des habits et des ingrédients pour la préparation des gâteaux à l'occasion de l'Aïd ou ceux aussi des fournitures scolaires et autres vêtements à chaque rentrée scolaire. C'est un phénomène social que la société doit subir de manière cyclique. Ce qui a encore aggravé la situation cette année pour l'Algérien, c'est l'enchaînement serré des évènements. En effet, le chevauchement de la rentrée scolaire avec le mois sacré et la fin de la saison des vacances ont pesé de tout leur poids sur la bourse des citoyens. Rares sont les personnes qui se sont payé des vacances cet été. Un nombre indéterminé de ces derniers ont opté pour un congé à domicile afin de pouvoir faire face aux dépenses durant le Ramadhan, la rentrée scolaire et certainement pour honorer aussi les factures domestiques. En ce qui concerne les villes du Sud, comme celles d'Adrar et Béchar, celles-ci n'ont pas désempli cet été malgré les conditions climatiques très pénibles et le manque significatif d'infrastructures de loisirs d'été tels que les complexes continentaux avec piscines et verdure. Dans un passé pas très lointain, les résidents de ces régions avaient pour tradition de séjourner en bord de mer durant cette période. Seulement, l'augmentation spectaculaire et exponentiel des tarifs de location des appartements, bungalows et même des modestes campings en cette saison, en a décidé autrement pour certains. Les plus frappées par cette crise sont les familles issues de la classe moyenne. Interrogé sur ce sujet, un homme d'un certain âge, fonctionnaire d'une administration publique nous confia : « En été, d'habitude, je passais mon mois de congé en famille sur le littoral, ou entre la mer et les stations thermales. Cela fait la quatrième année consécutive que j'ai abandonné cette règle à cause de la cherté des loyers. Cependant, en basse saison, j'offre à mes parents une cure d'une semaine dans une station thermale. Quant à moi, je préfère investir dans la construction de mon logement que de passer de minables vacances au prix fort. » Un autre citoyen, paraissant submergé par des problèmes, nous dira : « Il faut d'abord économiser pour prendre des vacances, et comme il est pratiquement impossible de faire des économies dans ce pays, où nous n'arrivons même pas à joindre les deux bouts, alors comment pouvez-vous parler de vacances ! »