Plus que quelques jours nous séparent d'un mois de diète… Blida, à l'instar de toutes les régions du pays, plonge dans une ambiance extraordinaire qui règne dans les maisons comme dans les rues des différentes communes de la wilaya. Chez la ménagère blidéenne, tout doit être prêt une journée avant la nuit du doute. Comme le veut la tradition, le mois de chaâbane est le mois idéal pour faire des travaux d'aménagement dans la maison, refaire la peinture et, bien sûr, le grand ménage pour accueillir ce mois sacré dans les meilleures conditions. Suite à la forte demande, les plombiers, les peintres et les maçons sont devenus très rares tel point que beaucoup de Blidéens ont dû « réserver » ces ouvriers à l'avance, afin de garantir que leurs travaux finissent à temps. Certains ont même été obligés d'aller chercher dans d'autres wilayas telles que Médéa, Tipaza ou Alger. D'autre part, en plus des commerçants ambulants et des mendiants qui pullulent en ces périodes de l'année et qui envahissent quasiment toutes les ruelles de la ville des Roses, la flambée des prix fait des ravages dans les marchés de fruits et légumes. La pomme de terre est actuellement cédée à 45 DA, alors qu'elle ne l'était qu'à 20 il n'y a pas si longtemps, les oignons ont doublé de prix et sont vendus à 35 DA le kilo. « Nous sommes obligés de faire nos provisions en huile, semoule, farine et tous les ingrédients essentiels à ce mois afin d'éviter toutes autres flambées qui se succéderont durant ce mois de Ramadhan », avouera un vieillard qui traînait son couffin vide dans le marché des fruits et légumes de la ville des Roses. Face à cette hausse de la mercuriale, un autre phénomène s'installe : l'abattage clandestin qui reste l'unique recours pour les Blidéens, qui n'ont pas assez de billets dans les poches pour acheter de la viande à 800 DA le kilo, au détriment même de leur vie. Mis à part les crises de nerfs et les malaises, le Ramadhan à Blida est caractérisé aussi par la convoitise débordante de la zlabia. Une spécialité de la commune de Boufarik, ce gâteau connaît une forte demande de la part des petits et des grands de toutes les régions du pays. Quant à la « cherbette » qui est l'accompagnatrice fidèle du Ramadhan, ce jus ne quitte jamais la table du f'tour jusqu'à la fin de ce mois. Cela pousse plusieurs commerçants à changer d'activité. Mais cette année, cette perspective est impossible, puisque la direction du commerce et des prix de Blida, a tracé un nouveau plan afin de protéger la santé des consommateurs. Selon les responsables de cette direction, le programme est axé sur la fermeture des magasins des commerçants convertis qui n'ont pas un registre du commerce incluant la pâtisserie orientale. Il vise aussi l'accentuation des opérations de contrôle des détaillants vendant les produits à haute consommation tels que les viandes (surtout la viande hachée), les produits laitiers et les différents types de pâtisseries.