Cela fait cinq bonnes années que le Chabab de Belouizdad, pour des raisons diverses, n'a plus connu une aussi belle entame de saison que cette fois-ci. Il faut revenir un peu en arrière, à la génération 2001-2003 des Bakhti, Talis, Badji, Mezouar, Ali Moussa et autres, entraînés alors par feu Mourad Abdelouahab et présidés par Selmi Djillali, pour se remémorer d'un CRB des premières loges. Avec deux victoires (USM An et CABBA), un nul (USM Alger) et un match (JSK) en moins, les hommes de Mohamed Hankouche, par qui la résurrection est arrivée, occupaient, au soir de la troisième journée, la tête du classement de la première division. Une position honorable qu'en premier, les fans belouizdadis, agréablement surpris, n'attendaient pas. Une entame de saison des plus réussies que le maître d'œuvre, en technicien averti, refuse de s'enflammer : « Il ne faut pas s'enflammer, nous ne sommes qu'au début de l'exercice. Certes, cela fait du bien sur tous les plans de bien débuter une saison, mais il faut aussi retenir que le chemin reste long et semé d'embûches pour atteindre nos objectifs. » L'entame réussie du Chabab de Belouizdad se résume aussi au nouvel état d'esprit fait de solidarité et de sacrifice incarné en premier par le président Kerbadj et ses proches collaborateurs qui, à l'intersaison, n'avaient pas hésité à mettre la main à la poche pour rassurer tout leur monde et, par là, faire venir au club des joueurs de la trempe de Bendahmane, Berguiga, Kerras, Gherbi, Berradja, Aoued, Bousehaba, Fenier, Boudemagh, Amieur, Akniouène, Aït Ouameur. Un amalgame d'anciens et nouveaux qui, façonnés par un entraîneur de métier, a vite donné ses premiers fruits. « Nous avons un groupe de jeunes joueurs perfectibles qui ont tous une envie folle de mordre dans le ballon. Il faut les préserver et surtout éviter de leur mettre inutilement la pression. Je vous assure qu'ils travaillent d'arrache-pied à l'entraînement et tous veulent réussir une bonne saison. C'est de bon augure. » Interrogé sur ses relations avec la nouvelle équipe dirigeante du Chabab, Mohamed Henkouche, modérément, nous a déclaré : « Je crois que les dirigeants actuels du CRB sont sages et surtout patients. Ils savent parfaitement qu'une équipe ne se forge pas en un ou deux mois. Ils ont mis les moyens et à la fin ils récolteront les fruits de leur patience et de leur labeur. En somme, ils adhèrent totalement à ma conception et à mes idées. Je ferais en sorte de répondre positivement à leur attente. » Profitant de sa disponibilité, nous lui avons demandé si, avec ce groupe de jeunes, le Chabab de Belouizdad pouvait jouer les premiers rôles cette saison. Le coach des Rouge et Blanc n'est pas allé par quatre chemins pour dire : « Vous savez, il est prématuré d'avancer un quelconque pronostic, tant notre football tient à plusieurs paramètres. On s'est entendus avec la direction du club pour former une équipe compétitive qui, le chemin aidant, jouera les matchs comme ils viennent, sans trop se mettre de la pression. C'est vrai que le Chabab, de par son standing, doit jouer les premiers rôles, mais moi je dirais qu'une équipe en chantier a besoin de temps. »