Choix Appelé à la rescousse pour aider l?équipe en l?absence de Mourad Abdelouahab, quittant momentanément le club pour des raisons de santé, Noureddine Neggazi a pris ses responsabilités en optant pour la carte jeunes. Il ne cessait de répéter, en début de saison, qu?il allait être le digne successeur de Fayçal Badji, parti au MC Alger, mais il n?a pas encore atteint le niveau de son prédécesseur, même s?il est devenu entre-temps le chef de file de la nouvelle génération du Chabab. Lui, c?est Aziz Rouaïghia (24 ans), celui qui a raté un penalty contre l?ASO Chlef jeudi dernier et qui a contraint son entraîneur Neggazi à le faire remplacer par Djaballah (20 ans), un autre jeune débarqué d?Ajaccio. Mais malgré la courte défaite, l?équipe de Laâqiba n?a pas vraiment démérité en montrant de belles facettes, notamment à travers ses jeunes Ouslati (19 ans) et Ziari (20 ans), alors que Boutenaf (21 ans), lui, était absent, car retenu la veille avec l?équipe nationale espoirs. Il y a également Faouzi Saâdi (19 ans), l?autre trouvaille du président Lefkir, qui avait fait ses classes à l?école du NA Hussein Dey avant de rallier l?Angleterre pour jouer dans un club de troisième division (Bournemouth). Ainsi après le grand Chabab des années 1970, s?appuyant sur un bon nombre de joueurs issus de l?école de l?OM Ruisseau, puis celui des années 1990 et début 2000 basé sur une constellation de stars venues de divers horizons, c?est le retour aux véritables sources. Les vertus de la formation et les ressources vives du club. Contraint, il faut le dire, par une crise financière qui devenait chronique et ne pouvant plus faire face aux besoins de salaires budgétivores, le président Lefkir changea carrément de politique en misant sur de jeunes et prometteurs talents qui, demain, lui fourniront une bonne équipe et une plus importante plus-value. Après s?être débarrassé des vieillissantes vedettes (Badji, Talis, Ali Moussa) de cadres confirmés tels que Boudjakdji et Zazou, la saison dernière, le boss belouizdadi poursuivra sa purge lors du dernier mercato en se séparant de Bounekdja, Maïchi et Slatni. En contrepartie, et pour une bouchée de pain, il enrôle les jeunes émigrés Djaballah, Benyahia et Saâdi auxquels s?ajouteront Rachid Nabil et l?ex-Sétifien Mekhalfi. Du coup, l?équipe se trouve rajeunie et sa moyenne d?âge tournerait autour de 22-23 ans. Par ailleurs, il faut rendre hommage à Noureddine Neggazi qui avait non seulement à faire le «sale» boulot en virant les anciens et en sauvant l?équipe de la relégation la saison dernière, mais il aura l?audace d?aligner des jeunes en dose homéopathique avant qu?ils deviennent des titulaires à part entière, à l?image d?un Ouslati épatant de culot et de classe. Issu également de l?école du CRB, Boutenaf a vite suppléé Bounekdja au poste de libero, décrochant dans la foulée une place en équipe nationale espoirs. Quant à Ziari, il a tout l?avenir pour lui après avoir éclaboussé de sa classe les rencontres ou les bouts de match qu?il a joués. Le Chabab ne s?en est pas mal tiré jusqu?ici avec sa classe biberon, même si les résultats ont du mal à suivre ces dernières semaines. Neggazi a pris le soin de ne pas trop griller ses culottes courtes, à eux, et aux supporters, d?être patients pour voir venir une nouvelle équipe. En faisant des jeunes son cheval de bataille, le CRB a peut-être fait un choix osé, mais c?est un choix sûr. Un choix à saluer surtout, à l?heure où la formation est un vague mot et où l?argent est devenu le seul maître à bord à défaut d?être le maître d?école.