Ce fait au caractère insolite qui a dû attirer déjà l'attention des usagers de la RN18 qui jouxte ce verger dévoré par les mauvaises herbes, semble en revanche laisser indifférents les responsables du secteur. Ces derniers auraient dû se rendre sur place pour exiger de l'exploitant les raisons qui l'ont conduit à laisser cette pommeraie de 6 ha dans cet état d'abandon.Or, selon cet agriculteur, si son champ de pommiers est dans cet état, c'est parce que depuis son entrée en production, il y a deux ans, c'est tout simplement que son arrachage est envisagé sérieusement à cause de la mauvaise qualité de ses fruits. Les pommes produites sont d'un calibre si petit que l'exploitant n'a pas jugé bon de faire leur cueillette pour l'instant. Peut-être plus tard quand ce fruit en abondance pour l'heure sur le marché, son propriétaire se décidera-t-il à en faire la récolte en vue de son écoulement, quand le circuit aura retrouvé sa stabilité ? Pour ce responsable qui pense arracher tous les pommiers pour les remplacer par une espèce de meilleure qualité, cette solution est la seule possible s'il souhaite reconstituer son verger. Ce n'est ni l'avis des experts qui, il y a deux ans, ont formulé le leur en préconisant d'introduire dans le verger des plants d'autres variétés et de recourir au greffage pour améliorer l'espèce, ni celle de la DSA, d'accord en cela avec les experts. Tentant de comprendre ce qui s'est passé au niveau de ce verger, le bureau pour la protection des végétaux au niveau de la DSA voit trois causes possibles ayant entraîné cet état de dégénérescence des fruits : l'irrigation, les engrais et la taille. Si ces trois conditions avaient été respectées, nul doute pour notre source que le fruit serait de la même qualité que celui des autres vergers qui alimentent les marchés locaux. Notre source refuse d'admettre le fait que le verger renferme des arbres appartenant à une variété de qualité inférieure. Il y a trois variétés de pommiers, selon les explications fournies à ce sujet : la Royale Gala, la Golden et la Star Crimson. Tous les pépiniéristes se basent dans leur culture à travailler sur des greffes obtenues à partir de ces trois variétés. La question de la pollinisation évoquée par certains en guise d'explication ne saurait convaincre, réfute notre source, puisque il y a eu fructification. Le défaut est à chercher, selon le bureau non pas dans la variété un verger peut les contenir toutes les trois mais dans la qualité du travail fourni : une bonne irrigation, un bon dosage dans l'utilisation des engrais en fonction de la qualité des sols, une taille qui tienne compte du moment propice du repos végétal autant que du rapport à préserver dans cette opération entre le bois, les feuilles et le fruit. Enfin, le pommier ayant les racines à fleur de terre, il faut pratiquer, ce que notre source appelle les façons superficielles. En définitive, il convient d'observer que l'obligation de résultat reste essentiellement liée à la passion de la terre, au savoir-faire et aux moyens disponibles.