L'année scolaire 2008-2009 sera encore et certainement marquée par le manque flagrant d'enseignants, notamment dans le français et les mathématiques. Ce déficit s'est, une fois de plus, vérifié lors des résultats du dernier concours de recrutement organisé ce mois d'août et affichés cette semaine par la direction de l'éducation de la wilaya d'Adrar. En effet, les postes à pourvoir dans ce secteur, pour cette année, étaient au nombre de 100 pour chacune de ces disciplines. Or seuls 39 candidats ont postulé dans ce sens. Ce qui n'est pas le cas pour les postes de langue arabe où la demande a dépassé largement l'offre avec 854 candidats universitaires pour seulement 134 postes ouverts. Le déficit en encadrement pédagogique, particulièrement dans le cycle moyen et le secondaire, prend des proportions assez inquiétantes dans cette wilaya, les faibles résultats enregistrés ces dernières années au Bac et au BEF sont là pour en témoigner, avec seulement 29,43 % de réussite pour le premier examen en 2008. Cependant, ce phénomène s'amplifie de plus en plus. En effet, plus on s'enfonce dans le Sud et que l'on s'éloigne du chef-lieu, plus le manque d'enseignants se fait sentir et les résultats sont mauvais. A titre d'exemple, le lycée de la daïra de Charouine, située à 140 km d'Adrar, fonctionne avec 29 enseignants dont 2 permanents seulement, le reste : 14 contractuels et 13 stagiaires, avec finalement 18 % de réussite au Bac 2008. Face à cette situation dramatique, certaines consciences s'interrogent. Le sud peu attractif Comme l'Etat éprouve des difficultés pour sédentariser des professeurs dans le Sud, alors n'est-il pas plus sensé, comme autrefois, d'accorder une dérogation aux lycées et collèges de ces régions reculées du pays pour pouvoir faire appel aux différents cadres des institutions publiques (ingénieurs, architectes, médecins,administrateurs, etc) exerçant dans ces localités afin d'enseigner, à titre de vacataires (mathématiques, sciences, physiques, langues, etc.) au lieu de s'entêter à normaliser le système éducatif sans tenir compte des réalités du terrain ? En effet, le Sud a ses spécificités et l'ancien système éducatif a toujours tenu compte de ces paramètres tels que l'éloignement, l'isolement, l'enclavement, insuffisance d'encadrement et de logements… surtout le climat rigoureux et difficile. Ce dernier a été volontairement escamoté par les pouvoirs publics en alignant le fonctionnement des écoles du Sud avec celui des écoles du Nord sous le prétexte que des enseignants prennent plus de vacances que d'autres.