Pas moins de 105 postes vacants, tous paliers confondus sont recensés à travers les établissements scolaires.. À l'instar de l'ensemble des wilayas du sud du pays, Ghardaïa accuse un déficit chronique en enseignants de langue française dans les différents paliers scolaires. Comme chaque année, que l'on soit en zone rurale ou en milieu urbain, aucun établissement de la wilaya n'a échappé au manque criant d'enseignants et de professeurs de cette discipline. À ce jour, pas moins de 105 postes vacants sont recensés à travers les établissements scolaires, tous paliers confondus, de la wilaya. Cet état de fait se répercute inévitablement sur la qualité de l'enseignement. Des déficits énormes qui sont la cause principale des contre-performances enregistrées lors des examens de fin d'année. Les parents d'élèves se plaignent de cette situation qu'ils considèrent “antipédagogique”. La même classe voit souvent défiler deux ou trois enseignants de langue française par trimestre. Conscients de leur statut de “perpétuels précaires”, ils finissent par disparaître à la recherche d'un autre poste plus ou moins stable et payant pour être ensuite remplacés par d'autres contractuels. Il faut dire, en effet, que l'enseignement dans ces régions du Sud, en général, peine encore à trouver ses marques. À signaler aussi que le manque flagrant de titulaires de licence ou autres titres universitaires, de langue française, est en grande partie responsable de cette situation chronique. Mais pour les parents d'élèves, celle-là est une explication “simpliste” du fait que le problème remonte à plus de trois années et que l'ensemble des wilayas du Sud connaissent le même problème. Pour l'un d'entre eux, “la wilaya de Ghardaïa ne possède pas, en effet, beaucoup d'universitaires en langue française. Mais n'y a-t-il pas là urgence, pour nos élus, députés en particulier, de revoir les lois de la Fonction publique pour accorder une dérogation permettant aux régions du Sud de combler ce déficit chronique par le recrutement d'universitaires ayant suivi leur cursus en langue française !” Pour la troisième année consécutive, la direction de l'éducation semble, pour le moment, incapable de résoudre ce lourd déficit. Ce qui n'a pas été, d'ailleurs, sans incidences négatives sur les performances des différents établissements scolaires lors des examens de fin d'année. Pour la direction de l'éducation, ce déficit a commencé depuis la dernière réforme du système éducatif qui a décidé de l'enseignement de la langue française dès la deuxième année puis de la troisième année du cycle primaire. Pour parer à ce déficit, elle a été contrainte de faire appel à des enseignants de langue française en retraite, en vain. Un état de fait qui n'arrange, selon les enseignants interrogés, “ni le système éducatif, ni l'élève, ni même l'enseignant contractuel lui-même”. Sans aucune hésitation, l'un d'eux, un remplaçant, a dénoncé l'attitude de la tutelle qui les prend pour des “bouche-trous”. Le “diplôme est valable pour son recrutement en qualité de moustakhlaf, mais pas pour passer l'examen de recrutement et ouvrir droit à la titularisation”. En effet, la formule qui consiste à recruter des remplaçants qui ne seront jamais titularisés, et la politique du préemploi dans ce secteur très sensible dont dépend l'avenir du pays, a montré ses limites. Malheureusement, dans la plupart des régions du Sud, les parents d'élèves, eux aussi, ont une grande part de responsabilité dans les déperditions scolaires. Certains n'ont jamais accompagné, ne serait-ce qu'une fois dans l'année scolaire, leur enfant à l'école. Alors, que dire de leurs visites aux enseignants ou de leur adhésion à une association des parents d'élèves ? A. BOUHAMAM