Considéré il n'y a pas longtemps avec beaucoup d'a priori, le phénomène de la friperie s'est incrusté dans les traditions vestimentaires de larges pans de la société. Fouiner d'étal en étal dans les ballots pour dégoter l'article convoité à un prix renversant, à l'évidence, est un exercice auquel se livre toute une cohorte de clientèle disparate : pères et mères de familles, jeunes filles, femmes au foyer, etc. Et pour cause, se payer une chemise pratiquement intacte à 200, au pire 300 dinars, un joli blaser blazer ou un manteau en très bon état pour, respectivement 500/600 dinars et 800/1000 dinars, en vaut la chandelle, doivent penser ces centaines de dénicheurs d'articles d'habillement qui bourlinguent d'une localité à l'autre en vue de se fringuer ou vêtir à prix imbattable leur progéniture. Manifestement très porteur, le créneau est en expansion au vu de l'ouverture et la transformation de dizaines de locaux en boutiques proposant le vente de ces articles d'importation. En ces temps de disettes et de dégradation vertigineuse du pouvoir d'achat de la majorité des ménages, l'on ne se soucie plus des qu'en dira-t-on pour faire ses emplettes dans les souks de la région. Preuve en est que l'on constate désormais, une très forte présence féminine fréquentant les souks de la fripe. Effectivement, des familles entières, des chalands solitaires ou de jeunes dames accompagnées de leur alter ego, sillonnent et vadrouillent sans aucune gène dans les allées des marchés hebdomadaires de la fripe ; à Tadjenanet, Aïn Smara, comme à Chelghoum Laïd, El Khroub, voire à Aïn Fakroune (dans la wilaya d'Oum El Bouaghi)..