Le rituel a déjà commencé dans la plupart des localités de la wilaya, a-t-on constaté. A peine s'est-il remis d'un été, en tout point, torride avec son lot de dépenses outrancières que supposent les fêtes et les visites familiales, que le citoyen est pris en tenailles entre les lourdes charges financières qu'impliquent les élans dépensiers de Ramadhan, la rentrée scolaire et, enfin, la grande hémorragie boursière qui consiste en l'achat, incontournable, des effets vestimentaires. Et comme il relève de la croix et la bannière de concilier entre toutes ces traditions onéreuses, la quasi-totalité des salariés recourent à des emprunts auprès de proches et amis, quitte à s'endetter jusqu'au cou. Lèche-vitrine nocturne Après la rupture du jeûne, des nuées de couples et de familles, accompagnées de leurs bambins, notamment dans les grandes agglomérations de la wilaya, arpentent les artères ayant pignon pour « tâter le terrain », et étudier les prix avant d'opter pour l'article de leur préférence. Dans la plupart des magasins spécialisés, proposant des habits « made in », les prix affichés sont généralement excessifs. Et pour cause, des ensembles importés pour fille et garçon, dont l'âge varie entre 4 et 8 ans, sont taxés entre 1 500 et 2 500 DA, c'est selon la qualité et la marque, alors que l'on acquiert, sans coup férir, le même article dans les circuits informels pour à peine 700 voire 1 000 DA. Dans la foulée, l'on peut dégoter une petite robe de confection locale à partir de 500 ou 600 DA au niveau des étals de fortune, contre les labels d'importation qui oscillent entre 1 500 et 2500 DA. Les jeans et les costumes de qualité inférieure, destinés aux 4-6 ans, sont cédés entre 700 et 1 000 DA pour le premier produit, et entre 1 800 et 2 500 DA pour le second, tandis que les mêmes articles griffés dépassent respectivement la barre des 2 500 et 4 500 DA. La fripe et les articles chinois A Chelghoum Laïd, Tadjenanet, Mila, Grarem, Teleghma, Ferdjioua…l'on ne s'embarrasse plus de préjugés pour fouiller et farfouiller dans les piles de fripe. Cette pratique reluquée avec des œillets, il n' y a pas si longtemps, s'est frayé un chemin dans les mœurs de larges pans de la société. Selon nos constatations, même des familles appartenant à la classe moyenne, ou réputées pour être à l'abri du besoin, optent, par les temps qui courent, pour la friperie vu que ce créneau recèle des opportunités inestimables d'achat de vêtements à des prix largement abordables. L'autre phénomène qui défraie la chronique est, sans conteste, la filière vestimentaire chinoise qui envahit un peu partout les placettes publiques avec, à la clé, des prix hallucinants qui font le bonheur des classes au revenu modeste. Des pulls à 80 DA, des baskets à 500/600 DA, des ensembles pour enfants entre 500 et 600 DA, et des Tee-shirts à 250 et 350 DA, qui dit mieux ?