Revalorisation des retraites, renforcement du contrôle pour la protection des citoyens et limitation des dépenses, telles sont les principales mesures dégagées à l'issue de la réunion du Conseil des ministres tenue, dimanche dernier, sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika. La première mesure concerne d'abord la mensualité des retraités. « J'invite également le ministre chargé de la Sécurité sociale à autoriser la revalorisation annuelle des retraites des travailleurs salariés qui devait être mise en place depuis le 1er mai. » La Caisse nationale des retraites a quelques difficultés d'équilibre financier, mais cela ne peut justifier la non-perception par les retraités salariés d'un droit que leur confère la loi », a affirmé le chef de l'Etat. Le président Bouteflika instruit également, indique le communiqué du Conseil des ministres, le gouvernement à prendre les dispositions appropriées pour la mise en œuvre, à partir du 1er janvier prochain, de « mesures de solidarité qu'il a décidées au bénéfice de retraités titulaires de pensions ou d'allocations modestes ». Ces mesures consistent en une augmentation de 5% de l'aide publique aux pensions directes et pensions principales de réversion inférieures à 11 000 DA au profit des retraités salariés qui ont déjà bénéficié en juillet 2006 de premières mesures de solidarité. Elles portent aussi sur une aide publique de 5% aux pensions directes de retraites et pensions principales de réversion inférieures à 11 000 DA au profit des retraités non salariés qui n'ont pas été concernés par les mesures prises en juillet 2006. Le Conseil des ministres a décidé aussi de l'instauration, grâce à une aide publique, d'un minimum de 3500 DA mensuel pour toute allocation directe et allocation principale de réversion des retraités salariés et non salariés. Un minimum qui était jusqu'à présent inférieur à 2000 DA. Cette mesure bénéficiera à environ 1 050 000 titulaires de pensions directes ou de réversion et d'allocations directes ou de réversion. Le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet de loi relatif à la protection du consommateur et à la répression des fraudes. Ce texte, qui vient se substituer à l'actuelle loi (datée de 1989), a pour but de protéger le consommateur et d'encourager le mouvement associatif de protection des consommateurs.Ce mouvement, qui aura la qualité d'association d'utilité publique bénéficiant de l'assistance judiciaire, viendra appuyer les pouvoirs publics. Tout en soulignant la nécessité d'un tel mouvement, le chef de l'Etat a incité le gouvernement à mobiliser le contrôle commercial durant le mois sacré de Ramadhan, pour préserver la santé et le pouvoir d'achat des citoyens et sanctionner toute forme de dépassement constaté. Contrairement aux dernières affirmations du ministre de la Communication, le Conseil des ministres n'a apporté aucune mesure spécifique pour réduire la pression sur le front social à l'occasion du mois de Ramadhan et de la rentrée sociale. Par ailleurs, le président Bouteflika a conforté la position du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui, dans une note aux différentes administrations publiques, insisté sur la limitation des dépenses. Pour le premier magistrat du pays, « la rationalisation des dépenses publiques et la lutte contre le gaspillage ne signifient pas l'austérité ni dans la dépense de développement judicieusement engagée ni encore moins au détriment de la population et notamment des travailleurs et des couches défavorisées ». Le conseil des ministres a également adopté l'avant-projet de loi des finances 2009 et l'avant-projet de loi amendant le code pénal.