Zahra est une association des plus actives au niveau local. S'occupant de la noble et utile mission de prendre en charge les « diabétiques », elle tente depuis des années déjà de se mettre au service de cette frange de malades et de leur apporter aide, conseil et suivi. Elle y a réussi fort bien. Dernièrement, le président de cette honorable association a invité quelques confrères, qu'il semble avoir choisis, à assister à une cérémonie en présence des malades et des médecins. Prenant la parole, le président, et après avoir étalé le long et courageux parcours de l'équipe de Zahra, s'est permis d'égratiner « ces correspondants qui n'écrivent pas assez à notre sujet alors que dans d'autres wilayas (nous préférons ne pas les nommer par respect et par déontologie), la presse locale rapporte la moindre action ». Joignant l'acte à la parole, le président de l'association sortira de sa poche des coupures de presse rapportant des écrits relatifs à des associations de diabétiques dans d'autres wilayas. C'en était trop. Des confrères présents dans la salle se lèveront pour protester contre cette manière de faire « des mises au point » en public. D'autres quitteront la salle avant qu'un confrère ne lance à l'intention du président : « Nous n'allons pas quitter la salle par respect à ces dizaines de malades présents aujourd'hui. » Le président tentera par la suite de se justifier, mais le mal était déjà fait. Il y avait même comme une préméditation, puisqu'il avait ramené avec lui les coupures de presse pour en faire usage et... en public ! N'empêche, les correspondants invités sont restés et ont amplement pris du plaisir à partager ces moments avec des dizaines de malades. Car dans le fond, ils étaient venus pour eux. Quant aux invectives du président de l'association, on les considérera comme n'étant qu'une façon un peu « gauche » d'en vouloir à la presse et les considérons comme des reproches fraternels. Ce même président qui a taquiné la plume dans le temps, doit-être le premier à admettre qu'il ne faut jamais tirer sur les ambulances ! Ce serait grave et... navrant !