Les autorités ont beau camoufler la paupérisation galopante dans la wilaya, la société leur renvoie malheureusement la triste image au quotidien. Des femmes accompagnées de leur progéniture errent dans les lieux publics. Certaines ont trouvé refuge sur les trottoirs des agglomérations avec tous les risques auxquels elles sont exposées la nuit. Il n'y a que le centre d'accueil de l'APC qui ne peut recevoir qu'une trentaine de pensionnaires. Ceux relevant du ministère de la Solidarité sont quasiment inexistants à travers la wilaya. Dans ce décor de misère et d'abandon, des parents d'élèves, également démunis, attendent la fameuse prime de scolarité pour pouvoir faire face aux dépenses de la rentrée scolaire. Le chiffre recensé cette année d'enfants nécessiteux est effarant : 123 000 élèves – soit la moitié de la population scolarisée – sont concernés directement par ce dispositif pour lequel il a été dégagé pas moins de 24 milliards de centimes. Reste à savoir si cette indemnité de 2000 DA sera suffisante pour l'achat de fournitures scolaires et autres à l'occasion de la nouvelle rentrée scolaire qui coïncide avec le Ramadhan. Ce que l'on sait, c'est que beaucoup d'enfants ont dû arrêter leur scolarité pour cause de pauvreté, en particulier dans les zones rurales où le taux d'analphabétisme atteint un seuil alarmant. Malgré l'appauvrissement dont souffrent ainsi des pans entiers de la société, la wilaya n'a bénéficié cette année que de 3,5 milliards pour l'action de solidarité dite couffin du Ramadhan. Cette dotation est en partie alimentée par les collectivités locales, dont l'APC de Chlef qui a dégagé des fonds de l'ordre de 700 millions de centimes pour ses interventions dans le domaine. Cette dernière est aussi l'une des rares institutions de l'Etat à avoir ouvert des restaurants de la Rahma.