Au vu du spectacle bouleversant des enfants abandonnés en bas âge, il est légitime de se demander si la signature apposée, suivie de sa ratification par notre pays, sur la convention internationale sur la protection de l'enfance ne serait pas qu'un leurre. Au vu du spectacle bouleversant des enfants abandonnés en bas âge, il est légitime pour ces nombreux passants, qui côtoient au quotidien le phénomène, de se demander si la signature apposée, suivie de sa ratification par notre pays, sur la convention internationale sur la protection de l'enfance ne serait pas qu'un leurre. Car, celle-ci n'a pas été suivie jusqu'ici d'effets positifs. De nombreuses jeunes femmes et moins jeunes flanquées d'enfants ou de bébés arpentent les rues, occupent de larges espaces des trottoirs du centre-ville ou élisent carrément domicile à proximité des places publiques et mosquées, dans le but de quémander l'aumône. De l'avis de tous, c'est naturellement leurs enfants qui font inéluctablement les frais de cette intolérable situation. Aussi affligeant qu'il soit, le drame se déroule malheureusement au su et au vu de tout le monde sans provoquer apparemment la moindre réaction, à commencer par celle des pouvoirs publics, premiers concernés par le dossier. Mais la question que se posent de nombreux passants apitoyés par ce triste sort est de savoir s'il faut séparer ces enfants innocents et malheureux de leurs accompagnatrices pour préserver leur intégrité physique, comme cela se passe sous d'autres cieux, ou faut-il résoudre en priorité la situation sociale infra humaine de ces mendiantes ou fausses mendiantes qui exposent ces bambins à la déchéance. Les structures sociales de l'Etat sont-elles à ce point défaillantes, alors que d'importants crédits sont annuellement mobilisés et alloués pour venir précisément en aide à cette catégorie sociale défavorisée par le destin ? En marge de la société Certains présument déjà un avenir pessimiste pour ces enfants vivant en marge de la société, privés de l'école, de la nourriture et évoluant dans l'environnement malsain de la mendicité. Il n'y a malheureusement pas que cette catégorie de laissés pour compte. Plusieurs jeunes malades mentaux, habillés en haillons, inoffensifs pour la plupart, déambulent à longueur de journées à travers les artères de la ville sans pour autant susciter la réaction des autorités locales. Cependant, un responsable local, qui a tenu à garder l'anonymat, avouera que devant le vide juridique qui existe en la matière, les pouvoirs publics locaux se trouvent désarmés. Néanmoins, la problématique des enfants abandonnés et des malades mentaux se pose avec acuité. N'est-ce pas une image contrastée d'un pays réputé pourtant pour l'égalité des droits sociaux, inscrite dans la loi fondamentale du pays ? S'interrogent ces observateurs.