Il y a eu les émeutes d'avril, la désignation d'un nouveau wali dont c'est sa première nomination à ce poste, puis l'été, les congés et le Ramadhan. Autant « d'ingrédients » donc qui ont contribué à donner l'impression à tout le monde que la vie socio-économique et administrative locale marche au ralenti. L'absence depuis mai dernier d'un secrétaire général de la wilaya n'a fait que conforter ce sentiment dans la mesure où ce responsable est considéré comme la cheville ouvrière du développement local. Entre autres, il est chargé de suivre les différents projets de développement et de veiller notamment au respect des conditions de passation des marchés publics. Or, à ce jour, le poste reste vacant et les spéculations vont bon train sur ce vide prolongé. En attendant une éventuelle affectation, l'intérim est assuré par des cadres de la wilaya qui assurent en même temps d'autres obligations professionnelles. Dans ce climat, le nouveau wali aurait dû garder le chef de cabinet de son ancien collègue, tout comme il a limité ses contacts, se contentant de recevoir uniquement les députés et les organisations de la famille révolutionnaire. La société civile, dont le ministre de l'Intérieur a beaucoup stigmatisé « ses carences » après les émeutes d'avril dernier, est carrément mise à l'écart. La presse écrite aussi ne serait pas la bienvenue dans la « maison de verre », puisqu'elle n'a pas été invitée à la visite effectuée la semaine dernière par le ministre de la Solidarité qui est venu, pourtant, rencontrer des proches des victimes de l'attentat des Issers. Qui a intérêt à brouiller les relations entre le chef de l'exécutif de la wilaya et les principaux acteurs de la société ? Espérons que les pratiques qui ont beaucoup nui au développement local et à l'image des institutions, lors de la gestion antérieure, ne seront pas reconduites et que la notion de l'Etat de droit retrouvera sa pleine satisfaction. A quelques jours de la rentrée scolaire, un changement et non des moindre a été décidé à la tête de l'une des plus importantes administrations de l'exécutif, à savoir la direction de l'éducation. Le responsable en place est déjà dans la peau d'un retraitable, puisqu'il doit quitter dans quelques jours ses fonctions. Sa remplaçante, qui n'est autre que la directrice de l'éducation de Aïn Témouchent , est venue pour tâter le terrain avant de regagner sa wilaya. Pour le moment, c'est le secrétaire général de l'institution en question qui fait marcher les choses et d'une manière plutôt rassurante.L'autre secteur qui est fortement sollicité en ce moment est celui de la solidarité, dont les besoins ne font qu'augmenter, compte tenu de la dégradation continue des conditions de vie des citoyens. Cependant, pour une population d'un million d'habitants, il est prévu la distribution seulement de 30 000 couffins du Ramadhan ! Un chiffre qui reste, bien entendu, très en deçà de la demande exprimée, eu égard aux drames qu'a vécus cette wilaya.