En annonçant à l'avance ce prochain mouvement, le ministre de l'Intérieur veut mettre la pression sur les walis en poste pour les inciter à plus d'effort et de rigueur dans l'application du programme du Président. C'est à partir de Tissemsilt que le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, a annoncé, hier, qu'un autre mouvement partiel du corps des walis sera opéré durant l'été prochain. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'installation du nouveau wali de Tissemsilt, Nacer Maskri, le ministre a expliqué, sans toutefois annoncer le nombre précis de walis concernés par cette opération, que ce mouvement touchera les chefs d'exécutif de wilaya nommés à ce poste depuis 4 ou 5 années. Pour lui, ces mouvements sont opérés pour “assurer la stabilité et renforcer le processus de développement local”. Ce sont, en fait, les mêmes explications données il y a quelques jours seulement lorsque le président de la République a procédé au changement des exécutifs de 7 wilayas. En attendant donc d'autres nouveaux changements annoncés pour l'été prochain par Nouredine Yazid Zerhouni, le corps des walis vient de connaître le deuxième mouvement depuis la réélection de Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat en avril 2004, et le cinquième depuis son accession au palais d'El-Mouradia en 1999. Permutations, départs, promotions, radiations, la valse des exécutifs de wilaya continue sans que l'opinion publique ne sache les raisons exactes motivant le départ ou la permutation de tel ou tel wali. Tout semble obéir, par contre, aux instructions initiales de Zerhouni qui avait averti les walis lors de la conférence des cadres en 2001 sur la nécessité de réaliser des résultats probants au risque de se voir éjectés même 6 mois après leur installation. Une obligation de résultat qui permet au MICL de maintenir une pression constante sur les walis désignés. Reste que certaines wilayas, entre autres, Tizi Ouzou, Tissemsilt, Adrar, Tamanrasset et Béchar, ont connu un défilé incessant de walis depuis 2000. Et cela va de soit que de telles opérations ne peuvent ni assurer la stabilité d'un exécutif encore moins la continuité dans la gestion des affaires publiques. Selon le ministre de l'Intérieur lui-même, qui intervenait récemment sur les ondes de la radio Chaîne III, l'idéal serait de stabiliser l'administration en maintenant les walis à leur poste pendant 4 ou 5 ans. Ce qui n'a pas été le cas jusqu'à ce jour, ne serait-ce que pour une dizaine de wilayas. Si depuis 1999, l'opinion peut voir dans la nomination d'une soixantaine de nouveaux walis une volonté de rajeunir l'encadrement local, elle reste cependant sur sa faim quant à certains changements. Zerhouni affirmait dernièrement que les récents mouvements ne constituent point une sanction politique à l'égard des chefs d'exécutif de wilaya. L'argument, selon certains observateurs, tient peu la route. Les mouvements de protestation, à Béchar et à Tamanrasset ont beaucoup pesé dans les décisions de changer leurs exécutifs il y a quelques jours. Toutefois, le ministre de l'Intérieur ne cessera pas de dire que les récents mouvements ont été effectués pour consolider le nouveau plan de la relance économique. Et ce serait pour cette raison qu'il tente de mettre la pression sur les walis en poste pour les inciter à plus d'effort et de rigueur en annonçant prématurément le mouvement qui aura lieu l'été prochain. Zerhouni a indiqué hier à Tissemsilt que le gouvernement a entrepris la concrétisation d'une démarche “minutieusement” élaborée pour appliquer le programme du président de la République, basé sur la mobilisation de toutes les structures administratives et des élus. Le but étant de concrétiser sur le terrain ce programme présidentiel ambitieux. Saïd Rabia