Le XIIIe congrès mondial de l'eau a pris fin jeudi avec une invitation pour tout le monde à œuvrer pour des lendemains meilleurs. « Maintenant, il faut regarder vers le futur et non pleurer sur le passé. Nous, les chercheurs, sommes attendus pour mettre nos connaissances au service des usagers et des entreprises qui travaillent à l'acheminement, l'amélioration, la distribution et au partage de l'eau », a conclu Mme Cecilia Tortajada, la présidente de l'Association internationale des ressources en eau (AIRE- IWRA). Montpellier (France) : De notre envoyé spécial « Le congrès de Montpellier a été spécialement élaboré pour garantir un contenu de haut niveau scientifique », a-t-elle considéré. En attendant le futur, le présent est fait d'un constat unanime : il y a vraiment manque d'eau. La quantité du mètre cube par personne diminue. Ceci en plus des pressions subies par le stock actuel. Le congrès a débattu de beaucoup de thématiques dont les plus essentielles concernent la disponibilité, l'usage et la gestion de l'eau, sa gouvernance et sa sécurité, sa conservation et la gestion de la demande, le développement des ressources en eau et leurs besoins en infrastructures, les financements nécessaires pour cela, les changements globaux, les changements climatiques et les catastrophes naturelles et, enfin, le renforcement des compétences. Dans cette dynamique, beaucoup d'études ont traité ces dernières années de la gestion de la demande de l'eau. Les congressistes ont tenté de répondre à la question de savoir « où va la gestion des ressources en eau ? » Des détections de tendance, des projections futures, des scénarios régionaux et nationaux ont été présentés durant les conférences scientifiques. « Il y a des inquiétudes », résume Olli Varis, vice-président de l'IWRA et président de son comité scientifique, qui considère que le débat doit s'élargir à d'autres sujets. « La corruption est un point à discuter », déclare-t-il à la cérémonie de clôture. Pour les scientifiques, la situation actuelle donne toutefois des satisfactions sur le plan, par exemple, de l'implication croissante, mais insuffisante, de la société et sur le plan des équipements comme la réalisation des barrages, des ports, des canaux et des infrastructures de traitement. Mais certains facteurs comme l'évolution démographique forcent l'inquiétude quant au devenir de la ressource en eau. « 70 millions de personnes viennent dans les zones urbaines chaque année », affirme M. Varis qui juge, par ailleurs, que « l'information est extrêmement politisée ». « Cette question du paysage politique est devenue importante », souligne-t-il. Et se pose aussi le problème des mobilisations financières nécessaires à l'accompagnement des actions de préservation de la ressource en eau. « Combien cela coûte aux contribuables ? » s'est interrogé le n°2 de l'IWRA, suggérant que la fin justifie les moyens. Les scientifiques et spécialistes de l'eau se sont quittés pour se retrouver en 2011 au Brésil pour le XIVe congrès de l'eau. Avant cela, ils lorgnent du côté d'Istambul, en Turquie, qui accueillera en mars 2009 le 5e forum mondial de l'eau. Un rendez-vous plutôt politique auquel prendront part plus d'une centaine de ministres chargés du secteur hydraulique. Un beau monde attendu sur les solutions qu'il devra proposer en continuité du travail de l'IWRA et des scientifiques à travers le monde.