Les relations personnelles et familiales sont les moyens les plus utilisés pour trouver un emploi. Telle est donc la conclusion de l'Office national des statistiques (ONS) sur le mode d'accès au travail en Algérie. En termes de chiffres, 40,6% des travailleurs ont eu recours à leurs relations personnelles et familiales pour trouver l'emploi qu'ils exercent. Le contact direct par l'employeur et les concours et examens sont d'autres procédures de placement, mais dans une proportion moindre par rapport aux relations personnelles et familiales. Cela témoigne bon gré, mal gré, de l'échec des mécanismes de créations d'emploi institués par le gouvernement et les instances en charge de ce dossier. C'est-à-dire que les emplois créés dans le cadre de ces mêmes dispositifs sont éphémères. La conclusion de l'ONS rappelle une précédente déclaration du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui avait reconnu en mars dernier que « le taux de recrutement dans le cadre des anciens dispositifs ne dépasse pas 12% ». C'est donc une reconnaissance pure et simple de l'échec des mécanismes mis en place pour répondre aux aspirations des jeunes qui constituent, faut-il le souligner, plus de 70% de la population à la recherche d'emploi. Mais la dernière enquête de l'Office national des statistiques sur l'emploi vient carrément rectifier les chiffres de Tayeb Louh, situant la contribution des agences de placement à 6,8% seulement, soit -50% du taux avancé par le ministre du Travail. Les travailleurs contactés par les employeurs viennent en seconde position avec un taux de 17,6%, devançant les recrutés par concours et/ou examens qui, eux, représentent une proportion estimée à 15,4%. La toute récente enquête de l'ONS vient ainsi lever le voile sur une autre réalité si amère du marché du travail en Algérie. Les relations personnelles et familiales sont ainsi le mode opératoire privilégié pour trouver un emploi. L'ONS a relevé également l'existence de grands écarts entre les taux d'emploi selon le sexe et le milieu de résidence. En milieu urbain, les occupés de sexe masculin représentent 57,7% du total des hommes en âge de travailler, alors que les femmes qui exercent une activité marchande ne représentent que 14,3% de l'ensemble des femmes en âge de travailler. L'écart est encore plus important en zone éparse où seulement 6,3% des femmes en âge de travailler sont occupées, contre 61,1% pour les hommes. Plus grave encore que les disparités entre les deux sexes, le rapport de l'ONS confirme davantage la tendance dite du chômage des diplômés. Des écarts importants La population occupée sans instruction représente 12,4% de la population globale algérienne, tandis que la population alphabétisée et/ou ayant un niveau primaire représente, elle, une proportion de 22,7%. Les personnes occupées ayant un niveau moyen représentent quant à elles un taux de 31,1%, alors que les individus ayant atteint le palier secondaire occupent une place importante aussi dans le marché de l'emploi avec, sur la courbe, un taux de 21,4%. Les derniers de la classe, en l'occurrence les diplômés de l'université et des écoles supérieures, représentent quant à eux 12,4% seulement de la population algérienne occupée. Les universités algériennes forment, semble-t-il, des chômeurs si l'on se réfère aux chiffres de l'ONS. Faut-il souligner dans la foulée que les écarts sont perceptibles aussi selon le milieu de résidence. En d'autres termes, les habitants du milieu urbain sont nettement plus instruits que ceux de la zone rurale. Les écarts sont également importants si l'on se base sur le sexe. Pour ainsi dire, les femmes occupées sont plus instruites que les hommes, même si les proportions des sans-instruction sont plus importantes chez les urbains comme chez les ruraux. En milieu urbain, 24,2% et 12,1% sont les proportions respectives des hommes qui ont un niveau secondaire et supérieur. Les proportions respectives des femmes occupées de niveau secondaire et supérieur sont de 27 et 34,3%. En zone éparse, les femmes occupées de niveau secondaire et supérieur représentent respectivement 18,9% et 19,4% du total des femmes occupées. Pour les mêmes niveaux, les proportions sont de 15,6% et 4,6% pour les hommes. Pour ne citer que ces catégories, le marché du travail souffre de plusieurs disparités, mais surtout d'un manque flagrant en main-d'œuvre qualifiée. Il semblerait que l'université ne produise plus. Une situation alarmante et qui inquiète plus d'un.