Les autorités marocaines ont fait état de 25 000 têtes ovines et caprines décimées par le virus. L'épidémie n'a pas pu franchir nos frontières, sommes-nous tentés de dire et ce grâce à une large campagne de sensibilisation menée par les services agricoles (les vétérinaires ont eu un grand rôle à jouer) au niveau de toutes les communes de la wilaya. « Il n' y a pas lieu de s'inquiéter, nous sommes préparés à lutter contre cette maladie destructrice qui, heureusement, n'a pas été déclarée sur notre territoire », avait indiqué alors un responsable des services agricoles, la veille de l'annonce par les autorités marocaines de l'apparition de la maladie. Aujourd'hui, c'est un grand nombre d'éleveurs du sud de la wilaya de Tlemcen (Sidi Djilali, Sebdou, El Aricha, Béni Snouss...) qui s'élève pour alerter les responsables sur la menace de la disparition de leurs cheptels « 100 000 têtes d'ovins risquent de disparaître à cause de la sécheresse ». « Les superficies de pâturage se sont réduites comme une peau de chagrin », ont déclaré des éleveurs. « Cependant, ajoutent-ils, nous ne pouvons rien contre la sécheresse, mais cette dernière n'est pas la seule menace pour nos troupeaux, il y a aussi le manque de vaccin contre la peste. » Sécheresse Nos interlocuteurs se sont mis ensuite à énumérer des revendications légitimes concernant la cherté des aliments du bétail (l'orge est passé à 3 200 DA le quintal, par exemple). « Aujourd'hui, les éleveurs qui ne peuvent plus faire face à toutes ces contraintes, préfèrent vendre leurs cheptels, même à bas prix, pour pouvoir vivre en cette période du Ramadhan et assurer la rentrée scolaire pour leurs enfants. On peut donc s'attendre à la spéculation sur les ovins et les caprins les semaines à venir... »