Agissant sur des informations faisant état de la nouvelle stratégie adoptée par les jeunes postulants à l'émigration clandestine, les gardes-côtes d'Arzew ont dû établir un programme spécial pour lutter contre ce fléau. Ce programme d'urgence intervient suite au constat fait par les mêmes services au cours de l'année précédente, où 70% des tentatives d'émigration clandestine furent enregistrés en fin de journée. D'après les différents bilans qu'on a déjà dressés, ces jeunes profitaient généralement du moment de la rupture du jeûne pour aller à l'aventure, surtout que ces harraga sont au courant des horaires des différentes tournées d'inspection effectuées par les gardes-côtes, croit-on savoir auprès des mêmes sources. La disponibilité d'autres voies d'accès, comme les plages, a fait que le nombre de tentatives de départ illégal et d'embarquement clandestin à partir des ports pétroliers d'Arzew et de Bethioua a visiblement diminué eu égard au dispositif sécuritaire actuellement opérationnel au niveau de ces infrastructures. Le dispositif mis en place au cours de ce mois de Ramadhan par les responsables de cette instance tend à renforcer le contrôle des voies d'accès les plus fréquentées par les harraga. Il s'agit notamment, dit-on, de la zone côtière de Cap Carbon et des alentours de la grande plage Saint Michel. Assistance Par ailleurs, nous apprenons que le littoral arzewien sera doté de nouveaux équipements dans le cadre d'un nouveau dispositif visant le renforcement des équipements d'assistance en haute mer. Selon les connaisseurs du domaine, la stabilité des conditions climatiques au niveau de cette zone balnéaire ne fait qu'encourager davantage les patrons des réseaux spécialisés dans l'émigration clandestine qui ont commencé à organiser leurs voyages vers les côtes espagnoles dès le mois d'août écoulé, où plusieurs groupes ont été neutralisés. L'un des harraga nous a fait savoir que plusieurs d'entre eux profitent de la période de l'été pour financer leur embarquement clandestin. « Chacun de nous doit travailler péniblement durant cette saison pour se faire de l'argent afin qu'on puisse nous payer une place dans une vedette dépourvue de toutes les commodités », confie un jeune ayant déjà postulé à l'émigration clandestine. En dépit des mesures sécuritaires prévues par les services concernés, le fléau de l'émigration clandestine continue d'attirer toutes les catégories de jeunes sans exception, aussi bien les illettrés que les intellectuels et les universitaires. Les habitants de la Cité Emir Abdelkader d'Arzew ont parlé d'une « désertification » engendrée par l'évasion des jeunes vers des destinations qui ne sont toujours pas divulguées. Certains jeunes rencontrés au niveau de cette Cité n'ont pas caché leur amertume vis-à-vis des promesses non tenues qui leur ont été faites par les initiateurs des mécanismes d'aide à l'emploi de jeunes. « Nous avons introduit des dossiers de demandes de micro- entreprises selon les recommandations du ministre de la Solidarité Nationale, mais aucune suite n'a été donnée par les instances chargées de recevoir et d'étudier les dossiers », signale un groupe de jeunes qui ont exprimé leur déception en nous indiquant que le rejet des dossiers et dû au casier judiciaire. « L'exigence de ce document a fait que tous les jeunes ayant été emprisonnés pour embarquement clandestin se sont vus exclure des programmes de l'emploi », indique-t-on.