Le passage de Massinissa, reliant la route de Zouaghi à la zone industrielle Palma, inauguré en 1999 par le président de la République, demeure toujours un casse-tête pour les services de la direction des Travaux publics. Réalisé sur une terre à vocation agricole et touchée par le phénomène de glissements, le projet est considéré par les spécialistes comme une grossière erreur qui a coûté des milliards au Trésor. Un appel d'offres national, lancé au mois de mai dernier, s'est avéré infructueux en l'absence de soumissionnaires, chose qui a nécessité de revoir encore une fois la procédure, ce qui impliquera inévitablement une révision à la hausse des coûts de la réhabilitation. Selon Amar Remache, directeur des Travaux publics, le lancement d'un nouvel appel d'offres devra passer inévitablement par une réévaluation du coût de l'opération qui avoisine les 350 MDA (millions), au lieu de 300 prévus initialement suivant l'étude menée par les bureaux franco-algériens Terrasol et Fondasoil. « Nous essayerons d'avoir une réévaluation du montant nécessaire pour réaliser la réhabilitation des trois tronçons endommagés de la route en une seule opération au lieu de le faire par tranche, comme c'était prévu lors de la première opération », indiquera Amar Remache. Ce dernier, ayant hérité en 2003 d'une situation catastrophique, a évité de s'étaler sur les causes réelles qui ont mené vers un gâchis qui a coûté des milliards à l'Etat. L'appel d'offres qui devra être relancé dans les prochaines semaines sera, selon certains spécialistes, une dernière chance pour sauver le passage de Massinissa, car, sinon et en cas d'un autre avis d'infructuosité, la DTP sera dans l'obligation de mener des consultations restreintes pour la désignation d'entreprise spécialisées, ce qui coûtera encore beaucoup de temps et d'argent. Dans ce cas de figure, les lenteurs administratives vont encore reporter ce dossier pour plusieurs mois, alors que la route se dégrade encore tous les jours. Pour rappel, des déformations ont fait leur apparition sur ce tronçon reliant la route de l'aéroport à la cité Boussouf dès 2002, notamment dans la partie située à quelques encablures de la zone industrielle Palma où des affaissements importants ne cessent de prendre de l'ampleur.