La vente aux enchères de l'Entreprise de distribution du matériel électronique (EDIMEL) prévue hier au tribunal de Constantine a été finalement reportée au 1er février 2005 en réponse à la requête introduite par l'avocat de l'entreprise pour le gel de la procédure. Un sursis qui a soulagé les travailleurs et les syndicalistes venus en force en attendant que les pouvoirs publics revoient leur décision en considération des nouveaux éléments révélés par l'affaire. En effet, l'avocat de l'entreprise a demandé à la justice que le dossier de l'EDIMEL soit traité dans le cadre de l'affaire de la CA Bank puisque cette dernière est partie prenante du « scandale » qui a choqué les 120 employés et mobilisé la fédération syndicale du secteur de la mécanique. Usant de procédés jugés illégaux par les syndicalistes, la CA Bank, en cessation d'activité après l'arrestation de son PDG pour délit de fraude, a accordé à l'ex-directeur de l'EDIMEL l'hypothèque de l'entreprise contre la somme de 13 milliards de centimes sous forme d'un crédit accordé à une société privée basée à Skikda. Passé le délai du prêt, la procédure de réquisition a été engagée et c'est là où les travailleurs ont découvert la transaction fatale. L'initiative a poussé le conseil d'administration à déposer plainte contre l'ex-directeur et le notaire qui a conclu le contrat pour faux et usage de faux et violation des résolutions de l'entreprise qui stipulent que toute cession totale ou partielle des actifs de l'entreprise est soumise à l'autorisation préalable de l'assemblée générale. Le représentant de l'UGTA au niveau du Khroub estime que l'entreprise n'était pas en situation déficitaire et qu'elle est évaluée à plus de 104 milliards de centimes. La machination de l'ex-directeur n'est, selon lui qu' « un plan échafaudé afin de liquider l'entreprise et la racheter par la suite à un prix beaucoup plus modeste ».