C'est en véritables stars que Sungul Oden (Noor) et Ayca Varlier (Dana) ont été accueillies, lundi soir, à l'hôtel Rotana Gefinor, à Beyrouth, pour une conférence de presse et un dîner offert en leur honneur par le groupe MBC, sous les auspices de Mazen Hayek, directeur général de la distribution, des relations générales et des affaires commerciales au sein du groupe MBC. Beyrouth (Liban) : De notre envoyé spécial C'est face à une forêt de caméras TV, d'appareils photos crépitant et autres micros que Noor et Dana, comme tout le monde ici aime à les appeler, se sont frayé un chemin, entourées de bodygards (gardes du corps). C'est dire l'ambiance fébrile et festive qui prévalait, et ce, à l'occasion de l'annonce des résultats d'une étude et d'un sondage réalisés par l'institut Ipsos portant sur les taux d'audimat enregistrés par le dernier épisode du feuilleton Sanawat Dayaa diffusé par MBC1. Celle qui a explosé l'audimat, Sungul Oden alias Noor, amincie depuis, immanquablement assaillie de questions des journalistes, confie : « J'ai joué dans plusieurs séries TV avant Noor. Mais depuis, Noor a changé ma vie. Je suis une actrice qui a évolué. Je suis très prise et sollicitée (rire), pour ne pas dire une célébrité en Turquie et dans le monde arabe. Mon agenda est surbooké de propositions de films et de feuilletons. Pour vous dire, n'importe où dans le monde, il existe les mêmes problèmes : l'amour, le chagrin d'amour, les problèmes de couple, les choses de la vie quoi. Les gens qui attendaient que je meure à la fin du feuilleton ont été déçus. Noor, c'est une série positive exprimant l'espoir. J'ai vécu et “habité” le rôle de Noor. Puis je rentre chez chez moi, je vis ma vie. Pour l'amour, pour l'être que je chéris, je donnerai mon âme, ma vie pour l'homme de ma vie que j'aime. Je parle de ma vie... Noor a eu un impact indirect sur la condition féminine. Je suis active dans mon investissement humain auprès des femmes. J'œuvre dans des projets caritatifs. Par ailleurs, j'aurais aimé être arabe, pourquoi pas ? (rires). » Quant à sa comparse dans Noor, Ayca Varlier (prononcer Aïcha) alias Dana, timide et intimidée peut-être par cette « Noormania », indique : « J'ai interprété un rôle de femme dure qui vit maritalement. J'ai brisé les tabous. Je cherchais l'amour, à fonder une famille à ma manière, et bien sûr sans heurter autrui. J'étais une rebelle, j'ai évolué en tant que femme. J'ai appris des erreurs de la vie pour arriver à la vérité. Ce rôle m'a beaucoup influencée. C'est une évolution, sincèrement. Je suis heureuse de me trouver parmi vous. Vous savez, des fans des pays arabes me reconnaissent dans la rue à Istanbul pour me complimenter. Et c'est un pur bonheur. C'est un plaisir d'être connue et reconnue au Moyent-Orient, au Maghreb... » Aussi, le sondage d'Ipsos fait ressortir que 85 millions de téléspectateurs de plus de 15 ans des deux sexes, dont 50 millions de femmes du Moyen-Orient et du Maghreb, ont suivi le dernier épisode du feuilleton turc doublé en langue arabe parlée (syrienne, du Cham) et pour le feuilleton Sanawat Dayaa, ce sont 67 millions de téléspectateurs dont 39 millions de femmes, soit plus d'un tiers du nombre de femmes ayant la majorité dans le monde arabe. Le sondage Ipsos repose sur un panel de 2850 téléspectateurs issus d'Algérie, d'Egypte, de Jordanie, du Koweït, de Palestine, d'Arabie Saoudite, de Syrie, et des Emirats arabes. Ainsi, ce sont 14,928 millions de téléspectateurs algériens qui ont suivi la fin du soap opéra turc Noor dont 8,414 millions est une audience féminine et 6,514 millions est masculine de plus de 15 ans. Mazen Hayek, directeur général de la distribution, des relations générales et des affaires commerciales au sein du groupe MBC, énumérera les raisons d'un tel succès dans le monde arabe : « Ce succès repose sur la proximité des deux cultures arabe et turque, le choix de l'histoire, scénario et le dialogue (amour, romance, mariage, adultère, divorce, argent, problèmes familiaux), le jeu de rôles des acteurs proche de la réalité, le doublage en langue arabe parlée syrienne conçu aux studios Sama en Syrie par des professionnels, les horaires de diffusion et rediffusion, et puis la couverture médiatique panarabe et étrangère... Quand le groupe a commencé à monter et doubler Noor, nous savions que la teneur télévisuelle divertissante de qualité de ce qu'on appelle désormais la drama turque allait cartonner... » A telle enseigne que NBC, ABC News, The Washington Post, The Financial Times, Le Monde, El Pais se sont intéressés à ce « téléphénomène » de société en lui consacrant des articles. MBC, transportée par cette success story au record historique dans les annales de la télévision du monde arabe, a déjà deux projets avec la Turquie, deux feuilletons sur MBC4 après le Ramadhan. Encore et que du bonheur pour le fan-club, non, femmes-club en Algérie.