Les préparatifs vont bon train, bien que les nécessaires passations de consignes entre son ancien commissariat et le nouveau n'aient pas encore été effectuées. Il se déroulera sur trois pôles à travers la wilaya, avec un in et un off, ce dernier étant ouvert aux meilleurs spectacles pour enfants produits dans l'année, ainsi qu'à des conteurs. En attendant, le commissariat s'est attelé à confectionner au festival un statut et un règlement intérieurs, de façon à lui définir un cadre qui le voue à la promotion d'un genre théâtral qui, en Algérie, n'en finit pas de patauger dans l'ornière. La première édition de ce festival, créé le 24 juillet 2006, a eu lieu en 2007 à Chlef. Il en a été délocalisé au profit d'Aïn Témouchent le 10 mai 2008 pour des raisons qui n'ont pas été exposées. Une équipe constituant les membres du nouveau commissariat a été désignée le 3 juillet 2008. Selon les grands objectifs que celui-ci a arrêtés, le festival se doit de constituer une banque de données à l'usage des praticiens, une banque qui réunira un patrimoine éditorial, une vidéothèque, un fonds iconographique, des dossiers documentaires sur les troupes et les artistes, ainsi qu'une collection de marionnettes ayant personnifié des personnages du répertoire local et mondial. Par ailleurs, un autre axe cible la formation à l'art de la marionnette, sa dramaturgie et sa mise en scène. Cette formation est appelée à avoir lieu non pas au cours du festival mais à un autre moment pour plus d'efficacité. Ainsi, grâce à elle et à la compétition ainsi qu'à des stimulants divers, le festival veut contribuer à hisser le théâtre marionnette de l'actuelle dépréciative pratique qui le leste. En effet, selon un premier état des lieux, il ressort que, pris en charge par les mêmes troupes qui montent du théâtre pour enfants, le théâtre marionnette leur sert, lui aussi, de source de financement pour monter du théâtre pour adultes, ce dernier étant jugé plus valorisant. Cette minorative approche est encouragée par le fait que les troupes ne sont pas dans l'obligation de conquérir un public, celui-ci étant acquis. Il est en effet plus enclin à aller au théâtre parce que chez lui le besoin de nourrir sa vie fantasmatique est primordial dans la mesure où la construction de sa personnalité en dépend en partie. Cette assertion est si vraie que le public juvénile est le seul public de théâtre qui paie sa place d'entrée. Ainsi, il se donne chaque année un nombre de représentations au moins dix fois supérieur à celui du théâtre pour adultes. A cet égard, elles sont peu nombreuses les écoles qui ne reçoivent pas chaque année un spectacle dans leur cour ou dans leur salle polyvalente. Par ailleurs, si le théâtre pour adultes a connu une notable évolution, c'est parce qu'il s'est senti toujours en mission de dire alors que le théâtre pour enfants et le théâtre de marionnettes, ont un statut de lénifiants et moralisateurs divertissements. Il ne leur est pas prêté celui d'un art qui, lui aussi, peut avoir des préoccupations éthiques ou citoyennes, cela dans le respect de la personne et de la personnalité de l'enfant. De la sorte, le théâtre pour adultes a pris une avance, en passant par une considérable remise en cause que lui ont imposée les bouleversements sociopolitiques et économiques que la société algérienne a vécus depuis octobre 1988. Quant au théâtre s'adressant à un public juvénile, il demeure majoritairement cantonné à des spectacles d'une pauvreté affligeante, sans un brin de théâtralité, gorgés de niaiseries et versant dans une criminelle infantilisation, se contentant de l'excitation des sens pour l'excitation épidermique gratuite, provoquant les criaillements des enfants, des cris d'hystérie prétendument de jubilation. C'est dire la lourde tâche qui attend le jury de la prochaine édition. A cet égard, le palmarès devra primer la meilleure œuvre, la meilleure réalisation, chacune des meilleures personnifications masculine, féminine et animalière, la meilleure bande sonore. Un prix du jury est également prévu.