Au moins deux cents personnes du monde sportif ont été entendues durant cette semaine par la gendarmerie dans le cadre de l'affaire Khalifa, a-t-on appris de source judiciaire. Ces auditions entrent dans le cadre de la commission rogatoire délivrée par le doyen des juges près le tribunal de Chéraga, qui instruit ce dossier depuis plusieurs mois. Entendues en tant que témoins, ces personnes, a-t-on indiqué, devaient s'expliquer sur les 100 milliards de dinars que Abdelmoumen Khalifa a donnés au Comité olympique algérien (COA), aux ligues, fédérations et clubs de football, particulièrement ceux de la première division, ainsi qu'à leurs dirigeants et certains sportifs sous le couvert du sponsoring et ce pendant plus de deux ans. D'après nos interlocuteurs, la plus importante partie de ces dépenses « n'a pu être justifiée par certains responsables des fédérations et des clubs qui se sont échangé les accusations. Ce qui se traduit par une deuxième convocation durant la semaine prochaine pour une confrontation ». Cette étape, ont-ils expliqué, permettra de statuer sur « la culpabilité » ou non des responsables entendus « pour corruption et complicité d'escroquerie ». Il est à signaler que quelque 1000 personnes ont été déjà entendues dans le cadre de cette affaire dont le procès pourrait avoir lieu vers la fin du premier semestre 2005. Par ailleurs, le doyen a été destinataire, il y a quinze jours, d'une commission rogatoire du juge français chargé du dossier Khalifa en France, où une information judiciaire a été ouverte pour blanchiment d'argent. Cette commission, nous a-t-on révélé, a été renvoyée au magistrat instructeur pour plus de précision. « La justice algérienne a une priorité sur ce dossier. Du côté français, c'est uniquement le volet blanchiment d'argent, lié plus ou moins à la fiscalité, qui est pris en charge. Le plus gros de l'affaire est entre les mains des magistrats algériens. Nous ne voulons pas qu'elle soit utilisée à des fins politiciennes. C'est une affaire algérienne qui doit être traitée avec la plus grande rigueur et impartialité par la justice algérienne. Il y va de sa crédibilité et de l'image de l'Algérie... », a déclaré notre source.