La commune de Aïn Lahdjar accuse des retards considérables en matière de développement. En l'absence d'hygiène, les habitants risquent des épidémies. La commune de Aïn Lahdjar située à 7 km à l'ouest du chef-lieu de Bouira accuse des retards considérables en matière de développement. Les villageois déplorent le manque de commodités indispensables. Lors de notre passage au niveau du chef-lieu communal, des habitants rencontrés sur place, n'ont pas manqué l'occasion pour exprimer leur ras-le-bol. Ils ont soulevé plusieurs problèmes relatifs à leur vécu quotidien au niveau de cette commune déshéritée. L'on ne parle que de chômage, de la crise du logement, et autres insuffisances que rencontrent les habitants. Au centre de la bourgade, précisément à la cité Aït Benamar, le lieu offre une image terne. Plus de 50 familles y vivent dans des conditions lamentables, pour la majorité occupant des habitations datant de l'ère coloniale. Des égouts à ciel ouvert, une décharge sauvage est implantée à quelques mètres des habitations. Face à cette situation, les habitants rencontrés nous ont déclaré que beaucoup de maladies sont enregistrées à ce niveau, comme l'asthme, une maladie très répandue. « Venez voir comment nous vivons, c'est le calvaire ! », nous dira un habitant qui nous invite à pénétrer dans le quartier. Ni réseau d'assainissement, ni eau. Les familles rongées par la misère vivent à ce rythme sans pouvoir changer les choses en dépit des différentes requêtes adressées aux responsables compétents, affirment des citoyens de la localité. Cependant, apprend-on, une opération d'éradication des bidonvilles a été lancée dans la commune de Aïn Lahdjar, laquelle opération a permis le relogement d'une trentaine de familles dont quelques unes parmi celles habitant le quartier Aït Benamar. Mais, selon les dires des dizaines de jeunes de ce quartier, la première tranche exigée par l'agence foncière de Aïn Bessam, qui est de 29 millions de centimes, est loin d'être à la portée des habitants du quartier pour la plupart arrivant à peine à subvenir aux besoins les plus élémentaires. Hocine, 33 ans, dira : « Je suis né ici, je ne travaille pas, je ne vois pas comment pourrais-je payer cette somme. Ces logements ne sont pas habitables à l'heure qu'il est. Les vitres sont cassées, et cette nouvelle cité n'offre pratiquement aucune commodité dans la mesure où elle est privée de réseau d'assainissement, ce qui fera que même si on paye les 29 millions, il nous faudra plus de 30 millions pour faire l'aménagement. » Abderrahmane, un enfant de 14 ans ayant quitté les bancs de l'école à sa deuxième année, pour cause de pauvreté (selon lui son père ne pouvait pas lui assurer sa scolarisation) est aujourd'hui dans l'obligation de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille : « Je dois travailler car nous sommes 10 personnes entassées dans trois pièces et vivant avec le minimum. » Pas très loin de là, à la sortie de la bourgade, sur les abords de l'oued Khemis, une autre image, pas du tout reluisante, s'offre à nous. Des enfants en bas âge baignent dans des eaux usées. En allant à leur rencontre, ces gavroches pas du tout gâtés par la nature se défendent : « Nous n'avons pas d'autres endroits de détente, et l'oued reste notre seul endroit favori pour se rafraîchir. »