Aïn Turk est une municipalité située à 8 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Elle est limitée du côté nord par la commune d'Ath Laâziz, à l'ouest par celle de Djebahia et de Aïn Lahdjar. Composée de deux mots, Aïn, signifiant source, et Turk une appellation donnée par les populations autochtones à l'époque turque. Etant située dans la plaine, cette zone a donc constitué un endroit de répit aux Janissaires (soldats turcs) assurant la liaison entre Alger et Constantine où était établi Ahmed Bey El Mamlouk. Actuellement, la localité garde encore son caractère stratégique de par sa périphérie avec le chef-lieu de la wilaya que par le fait qu'elle constitue une zone d'extension inévitable de la ville de Bouira. La localité est constituée de 17 villages établis sur un territoire fertile d'une superficie de 40,79 km2. Annexée à la commune mère de Bouira après l'Indépendance, Aïn Turk a été érigée en commune lors du dernier découpage administratif de fin 1984. Et pour pouvoir avoir plus de détails sur cette commune, nous nous sommes déplacés à la région où nous avons constaté de près l'état lamentable dans lequel est plongée la population, quelque 8000 âmes, selon les données locales. Elle reste parmi les régions où le terrorisme intégriste a sévi avec force et a endeuillé plusieurs familles. A titre d'exemple, les habitants du village Mergueb, l'un des hameaux pauvres de la région, n'oublieront jamais l'incursion des islamistes où 11 personnes ont été égorgées et tuées par balle lors d'un faux barrage , il y a plus de 10 ans. Et pour faire face à cette rude situation d'insécurité, les villageois ont pris les armes pour lutter contre les bourreaux islamistes. Au début, comme nous l'a dit un citoyen rencontré devant le siège de l'APC, ce sont les citoyens de Mergueb qui se sont battus contre les terroristes intégristes, puis c'est l'ensemble de la population qui s'est mobilisée et a décidé de mettre fin aux agissements des islamistes. La commune de Aïn Turk, n'a bénéficié depuis l'Indépendance que de 180 logements répartis respectivement sur un quota de 100 logements au chef-lieu communal et de 80 au village Nessis comme des cités groupées. Les responsables locaux ont toujours qualifié cette marginalisation, de « hogra » et annoncent que l'absence des élus locaux dans des assemblées de wilaya APW et APN, pour qu'ils puissent exposer les demandes de la population reste la seule raison qui a fait de la commune de Aïn Turk, une localité sans logements et le quota attribué le confirme. Il ne reste aux demandeurs de logements que cette fameuse formule de l'habitat rural, mais à celui qui détient un livret foncier et une attestation de travail. Selon les sources locales seulement 200 citoyens ont bénéficié des aides de construction dans le cadre de l'habitat rural. La circonscription de Aïn Turk enregistre deux salles de soins implantées respectivement au chef-lieu communal et à Zeboudja. Ce qui ne répond plus aux besoins de la population. Les malades sont contraints de se déplacer vers les cliniques du chef-lieu de la wilaya de Bouira et cela même pour une simple consultation. « Nous réclamons la dotation d'un centre de santé et d'une ambulance », a déclaré un citoyen. En bref, Aïn Turk demeure une commune pauvre et la population attend des jours meilleurs.