Achats de fournitures scolaires et de vêtements sont de mise en cette période où se chevauchent la rentrée scolaire et le mois sacré. Ecrasées ces derniers jours par une chaleur pesante, dissuadant les jeûneurs à se hasarder, sans une bonne raison, à l'extérieur de la maison ou des bureaux climatisés, les principales artères de la ville de Biskra ne s'animent intensément que quelques minutes après la rupture du jeûne. Tandis que des ribambelles de bambins s'égayent dans les quartiers populaires et les places publiques, des centaines d'automobilistes et de piétons déambulent en famille ou entre copains sur les grands boulevards bien éclairés du centre-ville et de la superbe avenue Zaâtcha. Lèche-vitrines, dégustation de friandises et de pâtisseries orientales, achats de fournitures scolaires et de vêtements sont de mise en ce mois où se chevauchent la rentrée scolaire et le Ramadhan. Les « cafés », bondés jusque très tard dans la nuit, et dont certains ont remis au goût du jour l'utilisation de la « chicha » pour les amateurs de tabac, lesquels peuvent aussi jouer aux dominos ou aux cartes, demeurent les lieux les plus prisés. Ne désemplissant pas de toute la nuit et accueillant un nombre d'adeptes du « monde virtuel » qui va exponentiel, les cybercafés aussi ont du succès. Des centaines de croyants et de croyantes de tous âges, après le recueillement et les prières surérogatoires des « Taraouih » dans une des mosquées de la ville que les concepteurs, soit dit en passant, ont omis de doter de parking, viennent nourrir ce flux humain de noctambules qui s'estompe vers minuit, heure à laquelle la ville commence à s'assoupir. Amar K., quarantenaire, père d'enfants en bas âge, professeur au lycée Hakim Saâdane de Biskra, sollicité à propos de ses soirées ramadhanesques qu'il estime « réglées comme du papier à musique, » dira : « Je regarde en famille le sketch de Hadj Lakhdar, Moula El Imara, et je vais à la mosquée. Après la prière, je rentre directement à la maison. Je travaille un peu, je lis le journal ou bien je regarde la télévision. J'aime la tranquillité et la famille. Je me couche vers 11h ou 11h30 pour ne pas être comme un mort-vivant le lendemain ». Excédé par la nonchalance, les retards à répétitions et le rythme de travail qu'il estime « trop lent » à son goût, un ressortissant portugais, jeune cadre d'une entreprise de travaux ferroviaires installée à Biskra se serait hasarder à faire le Ramadhan comme tous les employés autochtones. L'on raconte que vers 16h, il se serait évanoui dans son bureau et que l'on a craint le pire pour lui. Se faisant un point d'honneur à résister jusqu'à l' « adhan du Maghreb » annonçant la rupture du jeûne, il aurait déclaré : « Vous êtes vraiment courageux. Le Ramadhan n'est vraiment pas facile.Je comprend mieux maintenant ».