L'ex-président-directeur général, Mohamed B., et l'actuel directeur financier, Azeddine K., de l'unité des Corps gras de Maghnia, ont été mis sous mandat de dépôt, avant-hier, par le magistrat instructeur près le tribunal de cette ville frontalière. Cette incarcération est l'aboutissement de plusieurs mois d'investigations et d'enquêtes des services de sécurité et des audiences au niveau du parquet concernant la scabreuse affaire des 200 milliards de centimes de créances. Le scandale a éclaté lorsque le premier responsable de l'usine de l'époque avait eu l'indélicatesse de falsifier deux chèques d'un client pour, semble-t-il, récupérer l'argent détenu par les mauvais payeurs (c'est, en tout cas, sa déclaration devant les juges, lors de l'instruction). Un délit pour lequel il avait d'ailleurs été condamné. Mais cette falsification a mis à nu la gestion d'une entreprise dont la réputation suscitait beaucoup d'interrogations, mais surtout de la colère au sein des travailleurs. Aujourd'hui, l'ENCG vit une des périodes les plus noires depuis sa création, en raison de créances non remboursées par des clients qui enlevaient la marchandise (huile et savon) sur la base de dossiers vides, de fausses hypothèques et avec des prête-noms : les différentes enquêtes ont révélé que des noms fictifs figuraient parmi les clients, ainsi ne faut-il pas s'étonner de découvrir que des dizaines de faux clients relativement jeunes, dont des femmes, sont redevables à l'entreprise en question de sommes colossales. La majorité d'entre eux est en fuite. L'instruction est toujours en cours.