Sidi Bel Abbès est constituée à 80% d'exploitations issues des anciens domaines autogérés et cette configuration constitue un frein pour les agriculteurs désirant bénéficier du Rfig, dans la mesure où 90% des membres des exploitations agricoles collectives (EAC) travaillent en individuel sur le terrain. Le nouveau crédit bancaire « Rfig », initié par le ministère de l'Agriculture au profit des fellahs, suscite beaucoup d'appréhensions avant même son lancement effectif. En effet, l'Union des paysans algériens (UNPA) et la chambre d'agriculture trouvent que les formalités d'octroi du crédit sont « contraignantes » eu égard aux conditions posées par les organismes financiers qui vont superviser l'opération. « (…) de nombreux agriculteurs hésitent de solliciter la Banque de développement agricole (BADR) en raison des conditions exigées par cette dernière pour l'octroi de Rfig », indique M. Naimi Tahar, secrétaire général de l'UNPA. Selon lui, la grande majorité des agriculteurs ne « pourra jamais satisfaire les exigences de la banque suite aux années de sécheresse qui ont dégradé la situation financière des fellahs ». Tout en recommandant une simplification de la procédure d'octroi du crédit, M. Naimi appelle à reconsidérer la durée des crédits devant être octroyés aux fellahs et en fonction du type de l'activité exercée. « Certains créneaux ne doivent pas être considérés comme prêt à court terme mais plutôt à moyen terme, comme notamment le peuplement des étables et la réhabilitation des unités de stockage », dit-il, en rappelant que la wilaya de Sidi Bel Abbès est constituée à 80% d'exploitations issues des anciens domaines autogérés. APPLICATION PRELIMINAIRE « Cette configuration constitue un frein pour les agriculteurs désirant bénéficier du Rfig, dans la mesure où 90% des membres des exploitations agricoles collectives (EAC) travaillent en individuel sur le terrain », fait remarquer, à juste titre, le secrétaire général de l'UNPA. S'il est certain que le secteur de l'agriculture dépend grandement des aléas climatiques, les cultivateurs restent aussi tributaires en grande partie des crédits pour financer leurs investissements ou leurs campagnes agricoles. D'où l'idée du crédit bancaire intitulé « Rfig », qui est entré à Sidi Bel Abbès dans sa phase d'application préliminaire, a-t-on appris mardi auprès de la direction des services agricoles. La mise en place du dispositif a donné lieu, dans un premier temps, à un cycle de rencontres et de réunions explicatives qui se sont articulées notamment autour des conditions requises pour l'acquisition du crédit « Rfig ». Initié dans une optique de valorisation et de promotion des potentialités agricoles, le crédit « Rfig », qui est octroyé principalement par les institutions bancaires BADR et BNA, est destiné aux agriculteurs et éleveurs à titre individuel ou à ceux organisés en coopératives, groupements, associations ou fédérations, unités de services agricoles et entreposeurs de produits agricoles de large consommation. La durée du crédit ne pouvant dépasser une année car ce sont des prêts de campagne agricole et octroyés à 0% d'intérêt. « Rfig », qui s'intègre dans le cadre de la loi des finances complémentaire pour l'exercice 2008, est à même de couvrir de multiples activités agricoles parmi lesquelles figurent précisément la céréaliculture, la production de semences végétales et animales, l'élevage, l'intensification et la production agricole, la consolidation du système d'irrigation et le peuplement des étables et bergeries. M. Abdelkrim , M. Habchi