Les deux sessions hard-rock tenues mercredi et jeudi derniers à Alger sous le label Lelahel Festival ont eu les allures de messe. Venus de tous les quartiers de la capitale, des environs et même de Annaba (400 km à l'Est), les adeptes du genre ont encombré l'accès de la salle de cinéma l'Algéria, sur l'avenue Didouche Mourad. Cela avant de prendre possession des lieux dans un tonitruant magma de cheveux longs, de tee-shirt aux effigies d'illustres crânes, et de visages peints en noir. La troisième édition du Lelahel Festival a sonné, comme les précédentes, le clairon de ralliement. Quatre formations, dont deux non identifiées, se sont partagé la scène. Passe la balance aléatoire qui a prévalu lors de ces deux journées. Atakor en premier, groupe fondé en 1996, le plus vieux de la mêlée. Une prestation sobre contrebalancée par une présence massive d'instruments. Les textes subversifs, Bled Eddoulm (pays d'injustice) et Ouin Ennour (où est la lumière ?) ont camouflé leurs syllabes dans les distorsions poussées des guitares. Dark Wish, en deuxième partie, fera voir ses coqueluches en les personnes Saffiedine et Amar, à la guitare et au chant. Le groupe, plus habitué à donner des concerts dans les enceintes universitaires où la communauté metal compte le plus grand nombre de ses membres, s'est offert au Lelahel Festival sa première scène. Une occasion bien difficile à créer. Redouane du groupe Litham, qui fait figure de gourou de la communauté, est monté sur scène avant l'ouverture des sessions pour enjoindre le public à faire le minimum de casse. Le caractère exutoire de ces rassemblements a fait gagner au metal une réputation auprès des directeurs de salle de la capitale. Ces derniers, après le passage « des Vikings » ne sont, la plus part du temps, pas disposés à refaire l'expérience. Les organisateur de la troisième édition ont ainsi décidé de faire barrage aux « slams ». Ces courses effrénées du public qui va se télescoper de manière brutale, mutilatrice, devant la scène. La prestation la plus endiablée viendra en deuxième journée avec la sauce Dead Stone et Litham. La présence massive du vocaliste de Dead Stone fera le « compte » du public. A la recherche du maximum de décibels. Litham, en chef de file, a clôturé le séminaire. Et il enregistre en 2004 la confirmation de sa « légitimité » dans le mouvement hard de la capitale et des environs lointains.