Le festival a drainé un grand nombre de jeunes gens venus s'éclater et libérer leur énergie... Qui a dit qu'il n'existait pas de public pour la musique rock, a fortiori pour le hard rock en Algérie? Ceux-là, ils n'ont qu'à aller se rhabiller! Pour s'en convaincre, il aurait suffi un simple petit tour par le cinéma Algéria, sis à Didouche Mourad, pour voir que le son métal a bien une longue vie devant lui en Algérie. Organisé dans la hâte par AMP Production, grâce au soutien de M. Lamarti de l'Opca, le festival rock Lelahel a drainé un nombre de personnes inespéré. Le festival répondant au nom de l'ange de l'inspiration artistique a suscité un engouement sans précédent de la part des jeunes assoiffés d'évasion qui se sont éclatés à fond la caisse, cheveux au vent et corps en pâture... Malgré le retard ressenti de la première journée, à savoir du mercredi dernier, le festival s'est déroulé dans de bonnes conditions et sous haute sécurité. La condition sine qua non était de respecter le règlement intérieur de la salle, cité par le leader du groupe Litham et initiateur de ce festival, Redouane : faire attention aux sièges et ne pas fumer à l'intérieur de la salle. Le festival rock métal Lelahel a démarré en trombe avec le groupe Atakor qui nous est revenu sur la scène après des années d'absence. Atakor qui verse plutôt dans le heavy métal, fait partie des doyens. «Malgré tous les problèmes qu'on a eus, on a tenu à venir jouer», a confié le leader du groupe. Ce dernier interprétera cinq compositions personnelles dont Win Enour et Fitght the evel. L'ambiance est électrifiante, magnétique, l'atmosphère obscure. Sur l'écran de l'Algéria sont projetés des squelettes ou têtes de morts hurlant... à la mort. Effrayant! La musique métal invite à l'intemporalité, au vertige, au délire des sens. Une explosion d'énergie qui donne à voir des corps en furie, des esprits en extase. Des cris caverneux se font entendre dans la salle. Les corps se cognent l'un contre l'autre, s'agitent, exorcisent leurs démons. Dans la pénombre, les riffes de guitare appuyés par le son cérémonial du clavier est d'un rythme diabolique qui déchire ! Atakor mêle des notes kabyles et orientales dans son rock death. La seconde partie du concert est consacrée à ce jeune groupe d'étudiants, Dark Wich qui électrisa la foule avec cette voix venue d'outre-tombe. Dark Wich tablera sur des reprises en donnant à apprécier du rock trash, psychédélique. Jeudi, c'était la folie fois deux. Un public plus nombreux s'est littéralement éclaté. Un jeu de lumière plus conséquent est venu «supporter» la prestation spectaculaire des musiciens, celui des groupes Stone Death et de Litham. Redouane, le leader de ce dernier, n'a pas hésité à se jeter dans la foule qui le portera à bras-le-corps comme un véritable dieu sacré du métal. Un public de tout bord est venu faire la fête. Il y en à même qui se sont déplacés d'Annaba... La 3e édition du festival rock a réussi son pari haut la main en rassemblant les énergies pour faire découvrir les talents cachés de jeunes artistes en herbe. Un rendez-vous jeune qui mérite d'être renouvelé et gagnerait en plus de temps pour sa préparation...