Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'est montré « très satisfait » des mesures prises par le gouvernement Ouyahia et son président Réda Hamiani, a tenu à le dire, lors d'un point de presse tenu jeudi à Alger. « Nous sommes très satisfaits de la disponibilité de M. Ouyahia à notre égard et nous sommes sortis rassérénés. Le rôle de l'Etat est mieux défini et il y aura une meilleure prise en charge des questions économiques. » Cette sortie du FCE intervient une semaine après l'entrevue de son président avec le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. « A notre demande, nous l'avons sollicité pour nous éclairer sur la nouvelle doctrine économique du gouvernement, notamment sur la question du foncier, les ventes d'appartements sur plan, les investissements étrangers, etc. Et toutes ces questions ont étés passées en revue sans aucune langue de bois », a indiqué M. Hamiani. « Il n'y a aucun changement de cap et les réformes continuent sur le mode libéral », nous a assurés le chef du gouvernement, a-t-il affirmé, en justifiant son motif de satisfaction aussi par le fait qu'il n'y a « aucune croyance en un système d'industrie industrialisante » et que les PME et PMI constitueront « la pièce maîtresse de la croissance à venir ». Plus concrètement, le FCE est satisfait des nouvelles mesures concernant les investissements étrangers ainsi que la loi sur le foncier industriel. A propos du foncier industriel, le FCE estime que la décision du gouvernement d'annuler les ventes directes de terrains et d'opter pour la concession lui « convient parfaitement ». « Cela a été l'une de nos recommandations », a indiqué Brahim Benabdeslam, membre du FCE, pour qui son organisation avait proposé la cession de terrains au dinar symbolique. « C'est une mesure qui va profiter aux vrais investisseurs », a t-il estimé, en ajoutant que « le chef du gouvernement a promis de revenir avec plus de précisions sur cette question ». Quant aux intentions prêtées au gouvernement d'interdire les ventes sur plan d'appartements, M. Benabdeslam a indiqué que si une telle décision est prise, c'est la mort de la promotion immobilière. Le FCE, précise-t-il, sera contre une telle mesure, si elle venait à être prise. M. Benabdeslam a indiqué que le chef du gouvernement n'a pas dit qu'il prendrait une telle mesure, se contentant d'évoquer le cas d'une promotion immobilière qui a entamé la vente sur plan d'appartements et demandant aux souscripteurs de verser d'importantes sommes d'argent sans garantie de bénéficier d'un logement. Quant aux investissements étrangers, le FCE s'est dit pour des IDE « structurants, qui créent de la richesse et de la valeur pour l'Algérie ainsi qu'un transfert de savoir-faire ». Se défendant de prêcher un quelconque protectionnisme, le FCE dit déplorer le traitement de faveur du partenaire étranger et se montre désormais satisfait, puisque, dira M. Hamiani, « le gouvernement a décidé de revoir la copie sur les IDE ». Le président du FCE a tenu enfin à préciser que son organisation n'est pas adepte d'un libéralisme sauvage et soutient le rôle d'un Etat régulateur ainsi que le renforcement de l'entreprise de production. A ce titre, le président du FCE a signalé au chef du gouvernement la « désindustrialisation alarmante » dans notre pays autour de 5% seulement, contre 15% en Tunisie. « Ce qui atteste que les entreprises du secteur ne font que survivre », a-t-il estimé.