La conjoncture socioéconomique du pays, les IDE, le marché informel, la désindustrialisation, le foncier industriel, ce sont là, en fait, les principaux points évoqués lors de la rencontre ayant regroupé le chef du gouvernement et la délégation du Forum des chefs d'entreprise (FCE), jugée très satisfaisante. "Le chef du gouvernement a pris conscience de la concertation régulière et permanente, entre l'Etat et les acteurs économiques, et notre entretien avec lui, a été convivial et satisfaisant. Ahmed Ouyahia a réaffirmé et confirmé l'option libérale du pays et le placement de l'entreprise comme moteur du développement, ainsi que la promotion des PME-PMI est primordiale, vu le rôle important que jouent ces dernières dans la relance et croissance économique". C'est en ces termes que M. Réda Hamiani, président du FCE, a évalué sa rencontre avec le chef du gouvernement, lors d'une conférence de presse organisée, mercredi soir, à l'hôtel Hilton, à l'occasion du lancement de la base de données du FCE. Selon le président de l'organisation patronale, le FCE reste ouvert et favorable au marché libéral. Il dira, dans ce contexte, que M. Ouyahia a confirmé que les réformes seront maintenues et continueront sur le mode libéral. Selon Hamiani, la sortie de la crise ne se fera que par le renforcement du rôle assigné aux entreprises locales, l'entreprise algérienne se doit d'être mieux organisée dans l'avenir afin de faire face à la concurrence. Par ailleurs, M. Hamiani s'est déclaré favorable aux IDE à condition qu'ils soient "structurants et surtout favorisant un transfert de technologie". Selon lui, l'IDE ne serait qu'un complément à l'économie nationale et "il ne faudrait pas compter dessus". Le gros des efforts doit venir des entreprises locales, d'autant que, dit-il, l'économie algérienne dispose de liquidités qui "permettent d'asseoir une économie largement revigorée", a-t-il ajouté. Le premier responsable du FCE a également évoqué le problème de la désindustrialisation, (l'industrie représente 5% du PIB), très pénible à vivre, la part importante de l'informel dans l'économie nationale, la hausse des importations de produits alimentaires représentant 8 milliard de dollar en 2008 et plus de 30 milliards de dollars prévus en 2009, la facture étant alourdie par les céréales et les médicaments, et enfin la décision d'interdire la vente sur plan d'appartements. "Le débat avec M. Ouyahia a été franc et direct. Nous avons évoqué toutes les questions économiques d'actualité et nous sommes sortis satisfaits des explications et des arguments de M. Ouyahia", a-t-il souligné. Le FCE est pour un dialogue "permanent" avec les pouvoirs publics et partage les même objectifs, à savoir faire avancer l'Algérie, a souligné M. Hamiani, indiquant que cette organisation patronale participe déjà au développement sur le terrain, au niveau des entreprises. S'agissant, par ailleurs, du foncier industriel, M. Hamiani a fait savoir que "le schéma proposé actuellement par le gouvernement, à savoir la concession, nous convient". Autour de cette question, le chef du gouvernement s'est montré "très attentif" aux remarques proposées par le FCE, a-t-il souligné. En outre, "nous avons posé la question au chef du gouvernement qui n'a ni confirmé ni infirmé l'information sur l'interdiction de la vente sur plan d'appartements. Nous lui avons expliqué que nous sommes contre cette interdiction. La vente sur plan est la base de la promotion immobilière partout dans le monde", a déclaré Brahim Benabdeslam, membre du FCE, et d'ajouter que "la doctrine du FCE avant tout est le libéralisme mais l'Etat doit jouer son rôle de régulateur du marché chaque fois que l'intérêt du pays est en danger".