Après le dossier des mines antipersonnel, les pollutions cancérigènes, ses journées d'études et ses omissions de plusieurs autres effets préjudiciables à l'environnement, l'Association nationale pour la protection de l'environnement et de la lutte contre la pollution (Anpep) se remet au devant de l'actualité. Elle vient de lancer un autre pavé dans la mare en alertant les pouvoirs publics sur ce qu'elle qualifie de « phénomènes dangereux représentés par la mise en marche d'une manière anarchique de ralentisseurs de différents types et formes dans les agglomérations et sur les routes ». Au-delà de cet aspect lié à l'environnement direct des automobilistes, les membres de cette association comptent se pencher dans les prochains jours sur la pollution générée par le secteur du transport. « Que ce soit tôt le matin, durant la journée et jusque tard le soir, l'air à Annaba devient irrespirable. Particulièrement dans la zone périphérique et au centre- ville. C'est pourquoi nous estimons utile que les pouvoirs publics ouvrent ce dossier pour situer les facteurs et les responsabilités dans cette atteinte à la santé de la population », estime Mohamed El Hadi, un membre du comité de quartier du Bouzered Hocine. Le même dossier serait également en cours de traitement au niveau de l'Anpep dont le président avait souligné : « Des accidents suivis de pertes humaines et matériels considérables résultants de la négligence, de l'anarchie et du manque de contrôle de l'état des routes et de la sécurité. » D'autres causes et facteurs ont été avancés par les citoyens et les usagers des moyens de transport individuels et collectifs. Dans la longue liste, on a souligné la conduite des autobus et minicars par des jeunes mentalement à l'âge de l'adolescence, la saleté extérieure et intérieure des véhicules de transport, le comportement agressif et très vulgaire de certains receveurs également à l'âge de l'adolescence, l'utilisation des radiocassettes à forts décibels. « Ce ne sont pas des autocars qu'empruntent les usagers mais des cercueils mobiles. Il suffirait d'un rien pour que surgisse le drame. C'est un miracle que l'on n'ait pas eu à en dénombrer. Rien qu'à voir ces gosses conduire, nous en avons la chair de poule. Malheureusement, nous sommes contraints de nous soumettre. A défaut de faire la marche à pied, le prix de la course taxi étant, en ce qui me concerne, inabordable », a affirmé Mme Ouarda M. employée aux assurances. A la station Souidani Boudjemaâ, où elle attendait le bus, cette mère de famille d'une cinquantaine d'années, était très mal à l'aise, asphyxiée qu'elle était par la fumée noire et persistante en ce lieu. Il s'agit d'un autre facteur de pollution générée par les tuyaux d'échappement de plusieurs dizaines de bus usés, brinquebalants, poussifs et au moteur fatigué, à force d'une surexploitation et du mauvais entretien. La même situation est vécue dans le milieu du transport individuel avec des taxis dont la mise en circulation date des années 1960 et 1970. Les cités El Bouni, Boukhadra, Sidi Salem et Hadjar Dis sont les plus touchées par ces taxis qui auraient dû être envoyés à la casse depuis des années. Tout autant que les transports en commun, y compris les J9, les taxis sont sales et l'odeur à l'intérieur est intenable avec en sus, des conducteurs qui négligent leur hygiène corporelle. Avec les ralentisseurs posés anarchiquement, des essieux qui claquent, des pneus qui éclatent, des freins et un système de direction défaillants sont des moment qui peuvent surgir à tout problème. « Les statistiques qu'enregistrent régulièrement les services sanitaires et les agences d'assurances constituent la preuve de ces accidents parfois mortels. C'est pourquoi, nous lançons un appel pour la mise en place d'une stratégie technique et environnementale efficace pour mettre fin à cette anarchie, préservers la vie des citoyens et protéger le parc routier, entretenir les routes et assurer un contrôle rigoureux et renforcer la sécurité par des moyens techniques modernes », a indiqué M. Halimi, président de l'Anpep.