Les enseignants contractuels ne décolèrent pas. Ils montent encore une fois au créneau pour manifester leur mécontentement à l'égard des décisions prises à leur encontre par le ministre du secteur. Certes, les représentants du Conseil national des enseignants contractuels (CNEC) ne nient pas que la tutelle a pris en charge certaines de leurs revendications. Ils contestent toutefois le fait que les contrats de la majorité d'entre eux n'ont pas été renouvelés et que leur réintégration tarde à venir. A titre de rappel, M. Benbouzid avait déclaré qu'il n'était pas possible d'envisager la réintégration des 40 000 enseignants contractuels que compte le pays. Ce qui a soulevé l'ire des enseignants. En guise de réponse, les contractuels ont décidé de passer à l'acte en observant demain, à 13h, un sit-in devant le siège de la Présidence. Si cette action n'apporte pas de fruits, les enseignants envisagent de reconduire leur grève de la faim dans le courant de la première semaine d'octobre. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du Snapap, Walid Boumaâza, le représentant des enseignants contractuels, a rappelé les problèmes auxquels sont confrontés les membres de son syndicat. A ce propos, il a affirmé que ces derniers ne sont pas assurés auprès de la caisse de sécurité sociale et qu'ils n'ont pas de prime de rendement ni de vacances. Il a indiqué en outre que les enseignants contractuels ne perçoivent leurs salaires que tous les trois mois, mais il arrive aussi souvent qu'ils soient versés une fois l'année bouclée. Dans certaines régions isolées, les enseignants contractuels ne sont payés que tous les deux ou trois ans, bien qu'ils aient la même charge de travail et les mêmes responsabilités que les enseignants titulaires. L'autre problème posé par les contractuels a trait au fait que « les concours organisés par la tutelle ne sont pas crédibles », car l'expérience acquise est totalement négligée. Le conférencier a rappelé, à titre anecdotique, que le blocage du ministère de l'Education a fait que dans certains cas, les enseignants ont fini par avoir pour collègues leurs anciens élèves mais avec un statut beaucoup moins enviable. Quid des propos tenus par M. Boukerzaza sur l'ancienneté ? Le porte-parole du CNEC a mentionné que tout le monde sait que les enseignants qui ont une expérience de 5 ans bénéficient d'un bonus de 5 points. « Pour chaque année d'exercice, je gagne un point, donc M. Boukerzaza n'a pas innové, d'autant plus qu'avant la grève de la faim nous avions cette bonification », a déclaré M. Boumaâza, qui remet en cause dans le fond les concours de recrutement. « L'existence de plusieurs formes de contrat (direct, suppléant, pré-emploi) engendre l'absence de transparence », a déploré le conférencier. Demain, ajoute-t-on, le CNEC tentera de constituer une délégation qui se rendra auprès du chef du gouvernement pour lui remettre leur plateforme de revendications dans laquelle ils demandent l'intégration des enseignants contractuels dans leur poste, la régularisation de leur situation financière, la réintégration des enseignants exclus abusivement, la titularisation après une année d'exercice ainsi que l'ouverture de postes budgétaires dans les nouvelles filières comme l'informatique. Par ailleurs, les contractuels appellent le président de la République à intervenir pour régler définitivement leur problème.