Avant-hier, le sage, comme on aime bien l'appeler, ou le ténor invétéré de la chanson folklorique kabyle, Lounis Aït Menguellet a animé un spectacle à la salle Erich de Bouira. Dans une salle qui s'est avérée exiguë, car de nombreuses familles venues des quatre coins de la wilaya ont assisté à ce gala tant attendu, le poète a enflammé la scène. 20h, la salle était déjà archicomble, alors que le gala était prévu initialement à 21h 30. A l'extérieur de la salle, une vingtaine de familles et un nombre impressionnant de jeunes se bousculaient pour arracher une entrée à la salle. Pour le public bouiri, il s'agit là d'un véritable événement, puisque c'est la deuxième fois que Lounis Aït Menguellet fait son passage à Bouira après celui effectué en 2006, coïncidant toujours avec le mois de Ramadhan. 21h 30, le poète fait son apparition sur la scène et le public se lève comme un seul homme, suivi d'un tonnerre de youyous et d'applaudissements, comme pour saluer l'arrivée de l'enfant adulé du majestueux Djurdjura. Lounis, visiblement ému, passe ainsi directement à la première chanson Idhak Wull (le cœur pressé), avec laquelle il entame la parade envoûtante de cette soirée artistique. Par la suite, en passant par les chansons des années d'or, il entonnera plusieurs de ses chansons fétiches que le public n'a pas manqué de reprendre en chœur. Durant plus de deux heures, le sage a subjugué ses fans tout au long de cette soirée qui s'apparente bien à un voyage dans le temps. L'orchestre, composé de son fils Djaffer, Rabah Tissilia et Saïd Ghazi, n'a pas manqué, quant à lui, de charmer le public bouiri, en l'emmenant comme par enchantement, dans un envol où les airs joués rappellent étrangement la quiétude et l'humilité de la Kabylie orgueilleuse. Ainsi et durant tout le temps qu'a duré le spectacle, le sage a emporté ses fans dans un véritable safari où l'amour, la liberté, le bonheur et la nostalgie se conjuguaient au gré des airs. Enfin et à la marge de ce gala, l'artiste plein d'humilité a voulu prêter l'oreille à la presse locale qu'il dit ne pas oublier. Il dira à propos de sa sortie bouirie : « Cela fait deux ans depuis ma dernière escale à Bouira et c'est toujours un plaisir pour moi de revenir rencontrer son public. » Cela avant d'assurer de sa disponibilité à venir honorer toute invitation de ces fans, car, s'il n'y a qu'un seul gala qui est programmé pour ce Ramadhan, cela dépend des organisateurs.