L'opposition syrienne est issue de milieux divers ; elle est divisée en trois groupes. Le premier est l'opposition classique que représentent les Frères musulmans ; elle est islamiste par nature et arabe par orientation. Bien qu'affichant une position modérée et prônant la démocratie, les Frères musulmans suscitent la méfiance de la plupart des courants d'opposition laïque, voire un franc rejet. Essentiellement basée à l'étranger, l'association des Frères musulmans dispose d'une branche interne qui a subi à plusieurs reprises les foudres des services de sécurité. Complètement laminée au plan interne après sa révolte de février 1982 qui a été réprimée dans le sang par les Brigades de défense, faisant entre 10 000 et 20 000 morts, l'association des Frères musulmans multiplie ses activités à l'étranger. Elle anime depuis la capitale britannique un site où elle présente les grandes lignes politiques qu'elle défend et offre un magazine en ligne constitué d'analyses inédites et de repiquages de textes de la presse internationale, surtout en ligne, concernant la Syrie. Ali Sadreddine Bayanouni est le chef des Frères musulmans syriens à Londres. Le second groupe est issu du parti Baas. Il représente des gens y ayant fait carrière, servant le régime d'Al Assad et qui se trouvent maintenant en disgrâce. Le chef de file de ce groupe est l'ancien vice-président Abdelhalim Khaddam, devenu président de la Syrie du 10 juin au 17 juillet 2000, suite au décès de Hafez Al Assad. Il y a également Rifaat Al Assad, l'oncle de Bashar, qui avait été contraint à l'exil en 1984 par Hafez Al Assad, son frère aîné dont il rêvait d'occuper la place. Depuis, il partage sa vie entre Genève, Paris et Marbella, en Espagne, où il donne libre cours à sa passion pour l'argent, les yachts de luxe et les jolies femmes. En 2000, le Président meurt. L'exilé croit son heure venue, mais la nomenklatura lui préfère son neveu Bashar. Aujourd'hui âgé de 68 ans, il n'a pas renoncé à prendre sa revanche et à revenir à Damas sinon en sauveur, du moins en conquérant. Il y a aussi les « lieutenants » du défunt Hafez Al Assad qui ont été écartés par son fils Bashar. Parmi eux l'ex-chef d'état-major de l'armée syrienne, le général Hikmat Shihabi, qui s'est réfugié aux Etats-Unis et l'ancien patron des services de renseignement militaire, le général Ali Douba, qui a été placé en résidence surveillée à Damas. Ce groupe est considéré comme étant à la solde de l'Occident. Le troisième groupe est l'opposition kurde. Les Kurdes sont considérés comme les soutiens les plus fermes de la démocratie et l'opposition la plus sérieuse au régime. Ils envisagent la démocratie comme un sauvetage de la tyrannie. L'opposition non kurde des deux premiers groupes est moins dangereuse pour le régime, actuellement. Les différents groupes militent tous pour la démocratie, les droits de l'homme, la liberté, la paix et le développement économique. L'opposition kurde active particulièrement en Europe, à travers des rencontres, des discussions sur la Toile et l'animation de sites internet sur lesquels elle diffuse tout ce qui est en rapport avec la Syrie.