La révision de la Constitution aura-t-elle lieu ? Quand et par quelle voie ? Rien n'est clair pour le moment. Les déclarations des responsables du gouvernement et des partis de l'Alliance présidentielle rendent encore la question plus confuse. Eclipsé de la scène politique depuis son éviction de la chefferie du gouvernement, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, est revenu, mardi dernier, à la charge pour s'exprimer à nouveau sur la révision constitutionnelle. Il emboîte ainsi le pas à son rival de l'Alliance présidentielle, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, en affirmant que la révision de la loi fondamentale du pays « aura lieu dans les deux prochains mois ». Le patron du RND, lui, a parlé d'une révision « très proche ». « La révision de la Constitution aura lieu, c'est une évidence. Ce ne sera pas en mars 2009, elle est proche, proche », avait déclaré, Ahmed Ouyahia à l'issue de la réunion du conseil national de son parti, tenue le 19 septembre. Une déclaration qui a fait penser à tous les observateurs que cet « événement » interviendra juste après l'Aïd. Mais la confusion réside dans la voie à suivre pour revoir la Constitution. Dans une déclaration faite le même jour et à l'issue d'une cérémonie organisée par le FLN au siège de sa mouhafadha à El Harrach (Alger), Abdelaziz Belkhadem maintient, contrairement à Ahmed Ouyahia, le suspense sur la voie à suivre pour la révision de la Constitution. L'autre incohérence... A la question de savoir si la révision de la Constitution se fera par voie référendaire ou parlementaire, Abdelaziz Belkhadem précise que « si cette révision devait toucher le fond de la Constitution concernant essentiellement l'équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, elle passerait nécessairement par voie référendaire ». « Toutefois, si la révision se limite à quelques articles seulement de la Constitution, elle passera par le Parlement », enchaîne-t-il. Sur la même question, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s'est montré plus précis en annonçant à demi-mot que la révision se fera par la voie parlementaire. « Si nous sommes pratiquement à la fin septembre, c'est qu'il y a une hypothèse qui s'éloigne et une autre qui se renforce », avait-il indiqué. L'autre incohérence dans la démarche des pouvoirs publics est le maintien sous « embargo » du contenu des amendements à introduire dans la loi fondamentale du pays. A six mois de l'élection présidentielle d'avril 2009, l'opinion publique nationale et la classe politique ignorent le contenu de ce projet. Aucun débat sérieux n'a été engagé sur cette question qui devrait être soumise à une large discussion au sein de la société plusieurs mois avant sa finalisation. Les citoyens, dans le pays où le pouvoir est supposé être exercé « par le peuple et pour le peuple », ont un droit de regard sur le premier texte législatif qui régit leurs affaires. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Et ce n'est certainement pas l'adoption du projet de révision constitutionnelle par un Parlement, élu à moins de 15% des électeurs, qui va conférer à ce texte une légitimité.