Selon un membre du Conseil constitutionnel, le projet n'est pas encore parvenu à l'institution. Un mouvement d'activité intense se prépare en catimini au niveau des structures internes du parti. Selon une source proche du vieux parti, une commission sur la révision de la Constitution sera installée après l'Aïd. Ladite commission sera chargée de soutenir et d'accompagner le projet d'amendement de la loi fondamentale du pays, annoncé pour bientôt. Notre source ajoute qu'il a même été procédé à la répartition des tâches pour mieux encadrer le projet en question. Un programme de visite sur le terrain est également prévu. Afin d'être à l'heure lors du coup d'envoi, la direction a remis tous les dossiers concernant le congrès extraordinaire et le conseil national sur le tapis. L'opération se déroule dans la discrétion. Notre source indique que la direction du parti veut fermer la porte aux opportunistes qui viendraient «polluer cette opération». D'ailleurs, aucune note n'a été établie, les instructions circulent de bouche à oreille. C'est pourquoi le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, a limité ses sorties médiatiques ces derniers temps. M.Belkhadem aurait préféré se consacrer à l'aménagement de l'environnement politique et la mobilisation de la base. En entamant les préparatifs à l'avance, le parti majoritaire craint d'être devancé par ses concurrents de l'Alliance présidentielle. Les déclarations faites récemment par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, sur la révision de la Constitution, ont sorti le FLN de sa torpeur. Aussi, le parti prépare-t-il une sortie «musclée» sur le terrain. Le parti majoritaire qui a été le premier à avoir lancé l'idée de la révision de la Constitution pour permettre un troisième mandat à M.Bouteflika, veut reconquérir les commandes de cette initiative qui lui a été ravie par son rival, le RND. Après un retrait remarquable de la scène nationale, on a appris de sources proches de sa direction, que le FLN envisage un retour en force. Le parti s'entraîne, d'ores et déjà, à affronter les grandes échéances politiques. Même si les responsables du FLN n'affichent pas ouvertement leur gêne, il n'en demeure pas moins qu'ils n'ont pas avalé la pilule. «En quoi cela nous dérange puisque nous étions les premiers à plaider pour la révision de la Constitution», a affirmé le porte-parole du parti qui s'exprimait sur les propos du chef du gouvernement. Or, si l'on tient compte des derniers événements en cours, on constatera que les deux formations sont entrées en compétition, bien avant le début du match. Le secrétaire général de l'instance exécutive a emboîté le pas au chef du gouvernement. Quatre jours après l'annonce de la révision de la Constitution, M.Belkhadem est intervenu pour avancer une autre échéance: «Elle se tiendra dans les deux mois à venir», avait-il déclaré mardi dernier au cours d'une cérémonie organisée par son parti au siège de la mouhafadha d'El Harrach, à l'occasion du mois sacré du Ramadhan. La sortie du chef de file du FLN est une réplique directe à son rival du RND. En clair, le secrétaire général ne compte pas lâcher prise et veut à tout prix prendre les rênes d'un projet qu'il considère propriété de la maison FLN. Il y a lieu de souligner que les déclarations des uns et des autres sont loin d'éclaircir l'horizon. La date de l'annonce de l'amendement du chantier constitutionnel n'est pas encore connue. Ce n'est pas tout. Même le contenu de la nouvelle Constitution reste une énigme. «Nous n'avons aucune information sur la date de la révision, le président est le seul qui détient le secret», a déclaré hier à L'Expression un membre du staff gouvernemental. Selon lui, la révision interviendrait au courant du mois d'octobre prochain. Avant d'atterrir sur le bureau de l'APN, le projet passera d'abord par le Conseil constitutionnel. «Nous n'avons rien reçu, jusqu'à présent», a déclaré hier un membre de cette institution constitutionnelle. Ce dernier a confirmé que le projet sera examiné par le Conseil avant son passage au Parlement. En attendant, les regards sont braqués sur le palais d'El Mouradia.