Louisa Hanoune a fait ses « vœux » pour la prochaine révision de la Constitution. Des vœux, certes politiquement pieux , mais très « réalisables », selon la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT). « Nous sommes pour la levée de la limitation du nombre de mandats, mais aussi pour l'introduction dans la loi fondamentale du droit à la révocation, y compris du président de la République », a déclaré hier la porte-parole du PT. Mme Hanoune, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée au siège de son parti, a « invité » le président Bouteflika à suivre l'exemple de Hugo Chavez et d'Evo Morales, (respectivement président du Venezuela et de la Bolivie) qui s'étaient référés systématiquement à la volonté du peuple pour trancher les choix stratégiques qui engageaient l'avenir de leurs pays respectifs. La révision constitutionnelle par voie référendaire est donc la seule « appropriée, même si le chef du gouvernement a insinué qu'il était tard pour cette option », dit-elle. Sur son éventuelle participation à l'élection présidentielle, elle estime qu'il est prématuré pour l'instant pour se prononcer . « Rien ne presse ! » Le plus important c'est d'abord de donner du « contenu » à cette révision. « Il faut qu'elle apporte une plus-value au pays et instaure le principe du contrôle populaire au sein des institutions. » C'est ce que Louisa Hanoune appelle une « révision positive ». Concernant l'action du gouvernement Ouyahia, la secrétaire générale du PT soutient et critique. « C'est un concentré de contradictions », affirme-t-elle. Le gouvernement en plus de « tricher » sur les statistiques, concernant le chômage notamment, rechigne à traduire sur le terrain les bonnes intentions et les résolutions du président de la République. « Il paraît que c'est le chef de l'Etat qui décide (…) que c'est son programme qui est appliqué alors que certains ministres du gouvernement continuent à s'opposer à ses directives. Je pense notamment à Temmar qui doit à ce titre être révoqué pour avoir privatisé à 100% des entreprises comme Saidal. » La « bipolarité » au sein de l'Exécutif est désormais un fait avéré, d'après Mme Hanoune. Les « choix » protectionnistes de l'économie et les « décisions » qui ont été exprimés dans le discours de Bouteflika le 27 juillet devant les présidents d'APC, un discours « historique », doivent être confirmés et enhardis et non pas sapés, précise la pasionaria de l'extrême gauche. Les dernières déclarations du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, dans ce sens reflètent davantage les « visions de son parti » que la politique du gouvernement. Dans un autre registre, Louisa Hanoune en appelle - et sur un ton sérieux - au président de la République pour dissoudre le Parlement et provoquer l'élection d'une assemblée constituante. L'APN s'est complètement discréditée, selon Mme Hanoune, en votant des augmentations démesurées pour les députés. Des « salaires » de corruption, finit-elle par lâcher. Une « affreuse provocation » pour le peuple.