La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a critiqué hier la manière selon laquelle le débat sur la révision de la Constitution a été relancé. «Nous sommes pour l'ouverture du débat sur la révision de la Constitution, mais pas de cette manière», a déclaré, hier, Louisa Hanoune à la clôture de la réunion de la commission centrale du parti. Pour elle, le débat doit s'orienter, avant tout, sur les règles de la démocratie. Elle a rappelé, à l'occasion, la lettre adressée au président de la République en 2006 contenant les propositions du PT dans ce sens. Louisa Hanoune souligne que l'actuelle loi n'est plus en adéquation avec les évolutions intervenues dans le pays. Aussi, estime-t-elle que la prochaine Constitution doit surtout conforter et renforcer l'unité du pays que la dernière décennie de troubles et de confusions politiques a mis à mal. D'où la proposition de son parti de procéder au «renforcement des articles 1 et 13 de la Constitution actuelle, relatifs à l'unité, la pérennité et l'indivisibilité de la République, à travers l'introduction de dispositions claires et ne souffrant d'aucune ambiguïté». Mais, le plus important pour le PT, est que le gouvernement assure les moyens nécessaires aux élus afin qu'ils puissent répondre aux attentes des électeurs. Outre la révision de la Constitution, la commission du parti a débattu des résultats des locales. Ces derniers constituent, selon Louisa Hanoune, une grande victoire pour son parti qui affronte pour la première fois ce genre d'épreuve. La secrétaire générale du PT a dit également être contre toute alliance qui peut nuire à la position du parti majoritaire. Elle a qualifié ce genre d'agissement de «coup d'Etat» contre le parti qui a obtenu le plus grand nombre de sièges. Louisa Hanoune met en garde ses élus contre des alliances locales. Elle a rappelé qu'une alliance est un programme commun à deux ou plusieurs formations politiques sur le terrain électoral avec des listes communes pour gouverner ensemble ou pour gérer des assemblées locales. Elle a relevé l'existence de propositions d'élus de différents partis, pour des «alliances» qui «s'apparentent à une pression, voire à du harcèlement». Selon Louisa Hanoune, 7 élus du PT, 3 à Ouargla, 2 à Béchar et 2 à Aïn T'mouchent, ont cédé aux pressions. Le parti de Louisa Hanoune veut plutôt des accords «publics» qui portent sur des programmes politiques. Le reste, c'est-à-dire ce qui est conclu en secret, est perçu par le parti comme étant des initiatives «qui peuvent glisser sur le terrain de la corruption». Selon Louisa Hanoune, le PT envisage d'établir des accords avec le parti de Belkhadem et celui de Ouyahia dans la gestion des communes. Revenant sur la visite du président français, Nicolas Sarkozy, en Algérie, Louisa Hanoune s'est étonnée du «bruit» autour de cette visite. «Ce n'est ni le premier président français à avoir visité le pays ni le dernier», a-t-elle déclaré. Pour elle, il y a des relations diplomatiques conduites par des règles diplomatiques qu'il faut respecter. Les relations entre l'Algérie et la France doivent être soutenues, selon Mme Hanoune, par des négociations équitables et rentables pour les deux pays.