Projet n Après un répit qui aura duré des mois, le débat sur l'amendement de la Constitution reprend de plus belle à l'approche de l'échéance d'avril 2009. A vrai dire, c'est la déclaration du Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse tenue, le week-end dernier, à l'issue de la réunion du Conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND), selon laquelle la révision de la Constitution est une «évidence» et elle est «proche, proche», qui a tout déclenché. La réaction des partis politiques ne s'est pas fait attendre et les derniers à s'exprimer ont été le Parti des travailleurs (PT) et celui du Front de libération nationale (FLN). Ainsi, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a indiqué hier, mercredi, que son parti n'est pas contre la limitation des mandats pour le poste de chef de l'Etat, car «la limitation est contraire à la démocratie», a-t-elle justifié au cours d'une conférence de presse animée au lendemain d'une réunion du secrétariat politique. Une manière comme une autre de soutenir le projet d'amendement. Néanmoins, Mme Hanoune a exigé à ce qu'il y ait un contrôle. Nous sommes pour la suppression de la limitation des mandats à condition qu'il y ait contrôle», a-t-elle affirmé à ce propos. Plus explicite, elle a plaidé pour l'introduction dans le texte de révision constitutionnelle d'un article sur la «révocabilité à tout moment», qui permettra aux électeurs de retirer leur confiance au futur président au cas où il échouerait dans sa mission. Pour sa part, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a réaffirmé avant-hier, mardi, le soutien de son parti à la révision de la Constitution «qui aura lieu dans les deux prochains mois», a-t-il révélé dans une déclaration à l'issue d'une cérémonie organisée au siège de la mouhafadha d'El-Harrach, à Alger. Si le projet d'amendement de la Constitution semble faire l'unanimité au sein de la classe politique, il n'en est pas de même pour la voie à suivre. Si le premier responsable du RND privilégie la voie parlementaire en affirmant que «si nous sommes pratiquement à la fin de septembre, c'est qu'il y a une hypothèse qui s'éloigne et une autre qui se renforce», Mme Hanoune préfère celle du référendum pour que la révision soit «plus recevable et crédible». «Si elle passe par la voie parlementaire, cela voudra dire que la Constitution appartient uniquement aux 300 députés et non pas au peuple», a-t-elle ajouté. M. Belkhadem pense, quant à lui, que si la révision devait toucher le fond de la Constitution concernant essentiellement l'équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, elle passera nécessairement par voie référendaire. «Mais si elle se limite à certains articles seulement, elle passera par le Parlement», a-t-il poursuivi.