Près de quinze jours après la rentrée scolaire, rien ne semble aller pour le mieux à la direction de l'éducation de la wilaya de Constantine. Chaque jour, le siège du boulevard de la liberté est assailli par des dizaines de familles dont la plupart viennent contester les orientations de leurs enfants, qualifiées d'injustes. « Je n'arrive pas à comprendre pourquoi mon fils qui vient d'accéder au lycée a été orienté vers la branche lettres alors que tout indiquait qu'il passerait vers la branche sciences », a dénoncé une mère de famille. Cette dernière affirme, documents à l'appui, qu'avec un BEM décroché avec une moyenne de 12,10, une moyenne annuelle en maths de 15,48 et une moyenne annuelle en arabe de 11,43 son fils se trouve orienté à étudier comme littéraire. « Mon étonnement a été beaucoup plus grand quand on m'a expliqué à son établissement qu'il a été orienté comme scientifique suite à une décision du conseil de classe, conformément à ses vœux et ses résultats, comme me l'attestée une conseillère de l'éducation mandatée par sa direction qui ma conseillée de déposer un recours », a-t-elle affirmé. C'est le parcours du combattant qui a commencé pour la mère qui a usé de toutes les démarches sans rien obtenir face à la machine infernale de la bureaucratie, selon ses dires. « J'ai déposé un recours le 7 juin dernier avec l'espoir que cette erreur soit réparée, mais quel a été mon désespoir quand j'ai su que l'orientation initiale a été maintenue suite à une réunion le 10 septembre de la commission compétente où des ordres ont été donnés pour n'étudier aucun recours », s'est-elle indignée sans omettre de rappeler que même sa demande d'audience adressée au directeur de l'éducation n'a pas été satisfaite. Les exemples des orientations qui ont suscité la colère des parents ne sont pas des cas isolés, comme nous l'a affirmé un chef d'établissement qui a requis l'anonymat par peur de représailles de la part de sa hiérarchie. Un procès verbal d'orientation vers la première année secondaire d'un CEM de la wilaya, dont nous détenons une copie, illustre clairement que les contestations des parents ne sont pas de simples prétentions. Sinon, comment expliquer que des élèves soient orientés vers la branche sciences avec une moyenne annuelle inférieure à 10 dans la matière des sciences et technologies, alors que d'autres ayant des moyennes plus basses et des écarts sensibles entre les lettres et les sciences soient orientés vers cette dernière ? Autant de questions qui ne cessent de tarauder l'esprit des parents qui commencent à s'inquiéter pour l'avenir de leurs enfants, appelés à étudier dans des branches pour lesquelles ils ne sont pas destinés, d'où le risque de l'échec scolaire qui se profile pour des jeunes qui ne demandaient qu'à avoir la même chance que tous leurs camarades.