C'est la dernière ligne droite du Ramadhan, avant la célébration, dans les quelques jours à venir, de l'Aïd El Fitr. L'heure est aux préparatifs. Les magasins de la ville sont, à l'occasion, envahis par les familles qui sortent faire leurs achats. De jour comme de nuit, les foules occupent et les boutiques de confection des gâteaux et ceux pour vêtements. Au hit-parade des ventes, les ménagères hissent largement les ingrédients des confiseries en pole position. Il suffit juste d'arpenter les portes des magasins d'alimentation pour s'apercevoir que les produits les plus demandés restent le beurre, le sucre, la farine, les levures et autres raisons secs et confitures. Et dans chaque lieu, des mères s'échangent non seulement les recettes de tel ou tel gâteau, mais aussi les marques de beurre et de farine, censées être meilleures. D'autres mères de familles ont préféré, cependant, recourir à des spécialistes qui leur prépareront leurs pâtisseries traditionnelles. A ce propos, celles-ci déclarent : « L'on préfère profiter des dix derniers jours du mois de carême pour se consacrer uniquement à la prière d'El Quiem ». Et une autre de renchérir : « Il est vrai que recourir à ce genre de procédés n'est pas à la portée de tous, mais faute de temps, nous y sommes obligés, surtout que les traditions et rituels liés à cette fête ont fait que les pâtisseries traditionnelles doivent être présentes le jour J ». Certaines mères préfèrent, par contre, confectionner elles mêmes leurs gâteaux à la maison. Elles diront à ce sujet : « Les gâteux fait chez-soi n'ont pas la même saveur que ceux achetés. Et puis cette fête n'est célébrée qu'une fois par an, alors même si les préparatifs restent certes épuisants, la satisfaction que je lis dans les yeux de mes enfants me fait oublier la fatigue ». Il est vrai que l'ambiance générée par cette fête est de moins en moins présente ces dernières années. Elle n'est souvent appréciée que par les enfants qui, contrairement à leurs parents, ne font pas face à la cherté de la vie et la hausse des prix. Cette fête, au lieu d'être un moment de joie familiale, est devenue au fil du temps pesante et éprouvante pour de nombreux ménages qui voient en chaque occasion une dépense de plus.