A l'instar des autres populations d'Algérie, les Soukahrassis se précipitent pour les achats d'habillement aux enfants, à l'approche de l'Aïd El Fitr. Il faut le dire, la mi-Ramadhan tout juste passée, les pensées des jeûneurs vont à la confection des gâteaux de l'Aïd et les vêtements pour enfants, spécialement. Ces derniers jours, on a constaté une ruée dans les magasins. Tôt la matinée, les femmes accompagnées de leurs petits visitent les magasins, scrutant les habits et les chaussures à travers les grilles des boutiques situées au centre-ville. D'autres préfèrent plutôt l'achat dans la soirée. Tel est le constat établi après une série de sorties sur le terrain. Femmes, enfants, hommes et jeunes font des tournées dans les innombrables boutiques qui poussent comme des champignons aux quatre coins de la ville de Souk Ahras. Normal, on est à suelques jours de l'Aïd, nous sommes au 28e jour du Ramadhan. Il est vingt heures à peine, Yasmina attend depuis quelques minutes devant une boutique de vêtements pour enfants, accompagnée de son mari. Elle attend son tour pour entrer dans le petit magasin au même titre que quatre autres et un jeune couple. Amel vient juste de descendre de la voiture de son mari stationnée en face. Elle regarde autour d'elle et prend place dans la file d'attente devant le magasin qui vient d'ouvrir. Deux femmes déjà, en djellaba, sachets à la main, quittent le magasin. Elles sont remplacées par deux autres clientes. Le petit magasin, l'un des plus fréquentés de la rue de l'ALN, n'est pas suffisant pour accueillir tous ceux qui viennent faire leurs achats en prévision de l'Aïd. «C'est comme ça depuis la deuxième semaine du Ramadhan. Il y a beaucoup de clients et nous sommes obligées de demander aux gens d'attendre leur tour, pour leur permettre de faire leurs achats dans de bonnes conditions», souligne le propriétaire du magasin, entre deux réponses à des clientes. Les autres employés sont débordés. Pas une minute de répit, «cela dure toute la journée, on est obligé de faire vite pour satisfaire nos clients», explique notre interlocuteur. A quelques encablures de ce magasin, dans la même rue, même spectacle. Les boutiques de vêtements pour enfants sont littéralement assaillis depuis les premières heures de la matinée. Une véritable aubaine pour les magasins qui voient leur chiffre d'affaires grimper en flèche. «Nous travaillons de 10h30 à 17h00 et de 19h00 à minuit sans relâche, il y a toujours des clients dans le magasin, venant même des communes voisines qui viennent faire leurs achats», explique le gérant de cette boutique située en plein centre-ville du chef-lieu de la wilaya. Il est 21 heures, une dizaine de femmes, accompagnées par des enfants, attendant d'être servies. «Je suis venue acheter une tenue pour mon fils, c'est la deuxième fois que je viens dans ce magasin», explique, énervée, une mère de famille. Les employés aident les clientes à choisir des vêtements, des chaussures; tout doit être assorti dans les couleurs, de pied en cape. Le moins qu'on puisse dire, il y a des gens qui viennent pour acheter la tenue pour l'Aïd, d'autres font des achats pour toute la saison, surtout lorsqu'ils trouvent de bons articles avec des prix intéressants. Ils en profitent. En moyenne, pour un bambin, une tenue pour l'Aïd revient à 4500 dinars, chaussures comprises. Il y a des clients qui dépensent plus, d'autres moins, cela dépend des moyens financiers de chacun. Pour le chiffre d'affaires, notre interlocuteur nous donne une réponse dilatoire avec un large sourire: «On vend beaucoup d'articles pendant le Ramadhan», affirme-t-il. Quelques mètres plus loin, toujours sous les arcades, un grand magasin pour enfants et adultes, grouille de monde. Il n'y a pas de motifs de grande satisfaction, seulement la concurrence oblige à baisser les prix. Dans ce magasin fait pour les petites bourses, tout le monde trouve son compte, par contre ceux qui cherchent des produits de luxe avec des prix exorbitants se rendent dans les petits magasins qui vendent des vêtements d'importation, situés à quelques encablures de la mosquée El Atik à Souk-Ahras-ville.